Affaire Flactif : François Daoust raconte cette enquête résolue grâce aux experts scientifiques

PODCAST - Le 12 avril 2003, dans la station du Grand-Bornand en Haute-Savoie, les cinq membres de la famille Flactif sont portés disparus. Dans "Les Voix du crime", le général François Daoust, à la tête de l'IRCGN à l'époque, revient sur ce dossier criminel résolu grâce à la gendarmerie scientifique.

Un gendarme de l'idendification criminelle pénètre sous l'oeil de ses collègues, le 28 octobre 2004 au hameau de Chinaillon sur la commune du Grand-Bornand.

Crédit : JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

39. Affaire Flactif : les experts scientifiques au cœur de l'enquête

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Le 12 avril 2003, Mario, 14 ans, rentre pour les vacances scolaires en Haute-Savoie. Il doit retrouver sa mère Graziella, son beau-père Xavier Flactif, ses demi-frères et demi-sœurs. À son arrivée, personne n’est là pour l’accueillir. La maison est vide, impeccablement rangée. Inquiet, l'adolescent alerte la gendarmerie.

Dans l'épisode des Voix du Crime dédié à cette affaire, le général François Daoust, à l'époque directeur adjoint de la gendarmerie scientifique et chef des opérations, revient sur les débuts de l'enquête. "Les gendarmes, la brigade de recherche et le procureur de la République, estiment qu'on est quand même face à un événement qui n'est pas normal. Ce n'est pas une simple disparition, c'est encore moins un simple week-end."

Pendant une semaine, une équipe de scientifiques pluridisciplinaires de l’IRCGN, l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale, prélèvent les moindres recoins du chalet. C’est la première fois qu’une coordination des opérations criminalistiques est mise en place dans l'histoire de la gendarmerie.

C'est de l'émail de dents de lait... Donc, ce sont les dents des enfants

Général François Daoust

Le Bluestar révèle de nombreuses traces de sang et d’infimes éclats blancs sont retrouvés. L'expert odontologue indique qu'il s'agit morceaux de dents. "Et il va plus loin en disant que c'est de l'émail de dents, mais de l'émail de dents de lait. Donc, ce sont les dents des enfants. Et là, le scénario devient de plus en plus macabre (...) De l'émail qui montre que des enfants ont été tués avec acharnement, c'est difficilement supportable pour le jeune papa que j'étais à l'époque", confie t-il.

Deux jours plus tard, le véhicule de la famille est retrouvé sur le parking d’un aéroport proche. À l’intérieur, des traces de sang. Notamment dans le coffre, où des corps ont probablement été transportés.

Le 5 mai 2003, l’analyse des prélèvements confirme qu’il s’agit bien de l’ADN des cinq membres de la famille et indique la présence d’un sixième ADN, encore inconnu. "À ce moment-là, avec le véhicule, on sait que les cinq personnes qui ont disparu, on ne les reverra jamais vivantes".

Au total, plus de 1.000 scellés ont été effectués par les experts dans cette affaire devenue un cas d’école. Un travail titanesque qui a permis d'identifier et condamner David Hotyat, le locataire de Xavier Flactif, pour le meurtre de cette famille.

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