Jacques Rançon : la profileuse et le tueur en série

Depuis le 24 juin 2022, date de sa condamnation définitive à la perpétuité, Jacques Rançon, est entré dans le cercle très fermé des tueurs en série français. À son actif, trois meurtres : trois jeunes femmes violées, poignardées puis mutilées selon un épouvantable rituel.

Les enquêteurs et les psychiatres vont longuement se pencher sur le parcours de ce cariste-magasiner qui, depuis sa jeunesse, n'a cessé de multiplier les agressions sexuelles comme s'il était habité par l'obsession de violer et de détruire ses victimes.

Rançon n'en demeure pas moins un tueur pervers et prudent. Un criminel qui s'entoure de précautions pour ne pas être identifié et qui, lors de ses auditions, esquive les questions et trouve des échappatoires. "C'est quelqu'un qui n'a l'air de rien ressentir et qui reste partiellement un mystère pour tous ceux qui se sont penchés sur son cas", ajoute Thibaut Solano, directeur adjoint de la rédaction de Marianne et invité de L'Heure du crime. 

Des aveux inattendus

31 ans ont été nécessaires pour qu’il soit identifié comme le meurtrier d'Isabelle Mesnage, tuée en 1986 dans la Somme et pas moins de sept interrogatoires pour qu'il avoue le meurtre auprès d'une profileuse de la gendarmerie, spécialiste du comportement criminel et des tueurs en série : Marie-Laure Brunel-Dupin. "C'est une des gardes à vue qui m'a le plus marquée parce que les aveux de cette 47e heure sont complètements inattendus", témoigne-t-elle dans L'heure du crime. 

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Pourtant, moins d'un mois après ces aveux, il écrit au juge pour se rétracter. Il n'a pas tué Isabelle. Il dit avoir raconté n'importe quoi pour qu'on le laisse tranquille. "Ce qui est particulier, c'est que derrière, il se rétracte toujours. Il a toujours fait ça. Une fois qu'il a pris du recul par rapport à ses aveux, il les regrette", explique Marie-Laure Brunel-Dupin, lieutenant-colonel de gendarmerie et criminologue. 

"Est-ce que Jacques Rançon a peur qu'un meurtre mène vers un autre meurtre ?", s'interroge Thibaut Solano, directeur adjoint de la rédaction de Marianne, face au comportement du tueur en série. 

Les invités de l'émission

- Thibaut Solano, directeur adjoint de la rédaction de Marianne et auteur de Les dévorés publié chez Pocket
- Marie-Laure Brunel-Dupin, lieutenant-colonel de gendarmerie, chef de la Division des Affaires Non Elucidées (DiANE), criminologue, analyste comportementale et auteure avec Valérie Péronnet de Serrer les dents publié aux éditions Black Lab

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