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Cécile Bourgeon, la mère de la petite Fiona, à Clermont-Ferrand, en mai 2013 (Archives).
Crédit : AFP / THIERRY ZOCCOLAN
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"L'arrivée de l'affaire Fiona dans la ville de Clermont-Ferrand, c'est d'abord un mystère", se souvient Dalie Farah, autrice de Retrouver Fiona aux Éditions Grasset. L'écrivaine se souvient parfaitement de la genèse de cette histoire et notamment des premières recherches effectuées en mai 2013. Hélicoptères, chiens, battues… Tout a été mis en œuvre pour retrouver la petite fille, alors portée disparue.
Fiona se serait volatilisée dans le parc Montjuzet, un parc situé dans les hauteurs de la ville et très apprécié des habitants. Pour les Clermontois et Clermontoises, l'inquiétude s'installe. L'histoire de Fiona se fait l'écho de leurs propres vies.
Pour Dalie Farah y compris : "Il y a des résonnances avec la mienne. On peut commencer par les choses très simples, le parc, les lieux d'habitat des uns et des autres. Des fois, ce sont des détails saugrenus : Cécile Bourgeon a travaillé dans une laiterie, ma mère aussi. J'ai été par exemple prof particulière du fils du pédiatre de Fiona. Des choses comme ça, des choses de la ville", explique l'autrice.
En France, on a appelé ça la compassion trahie
Dalie Farah
À la télévision, Cécile Bourgeon apparaît dévastée. "Elle a pleuré en demandant à n'importe qui de retrouver Fiona", se rappelle-t-elle. Tout le monde se prend de compassion pour la mère de la jeune disparue et la ville de Clermont-Ferrand ne peut que partager la douleur de cette maman, rongée par la peur de ne jamais retrouver sa fille. Chacun se questionne : et si ça m'arrivait aussi ?
Pourtant, quatre mois plus tard, Cécile et son compagnon Berkane Makhlouf, le beau-père de Fiona, avouent tout : la petite est décédée. Tous deux ont caché le corps et dissimuler son meurtre par une disparition. Dans la ville, les habitants s'indignent. "On a appelé ça la compassion trahie. Le fait qu'elle ait attiré l'émotion et qu'après coup, en fait, elle était coupable".
Toute cette empathie s'est transformée en haine féroce, en désir de lynchage
Dalie Farah
Lors des nombreux procès de cette affaire, les habitants de Clermont-Ferrand attendent les forcenés devant le tribunal. Quand les deux accusés sortent des voitures, les insultes fusent.
"Toute cette empathie s'est transformée en haine féroce, en désir de lynchage. Comme si il y avait une sorte de twist entre une misère qui faisait envie, presque une forme de curiosité un peu sordide avant, et après au contraire, une colère qui s'est transformée en haine et en violence", poursuit-elle.
C'est d'ailleurs ce phénomène qui a d'abord intéressé la romancière : "Au départ, je ne voulais même pas écrire sur l'affaire Fiona en elle-même, mais simplement raconter comment une ville est imprimée par ces voix que vous appelez du crime, par les voix qui viennent. Et puis la vox populi elle-même."
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