Lundi 13 décembre 2010, juste avant minuit, le commissariat de Noisy-le-Grand, en Seine Saint-Denis, est alerté par les pompiers de la découverte d'un homme baignant dans une mare de sang. La victime a reçu des coups à la tête mais c'est une balle, de calibre 12 qui l'a tué. Le projectile a été tiré sous la clavicule droite.
La voiture à côté de lui, a les portières non verrouillées. Entre les sièges avant, les
policiers trouvent un fusil à pompe, c'est le fusil qui a servi à commettre le crime. Il a été laissé sur
place par le ou les agresseurs. Le permis de conduire de la
victime indique qu'il s'agit d'un certain Bandjougou Diawara, 32 ans, marié. Le ou les tueurs ne lui ont laissé aucune chance. Il a été sans doute agressé dès
son arrivée par un homme qui a pris place dans la voiture. Diawara n'a pas eu le
temps de se défendre. C'est une exécution.
Bandjougou
Diawara, le pus souvent appelé Ben, est loin d'être un inconnu de la
justice. Il est fiché pour une dizaine d'affaires, essentiellement du trafic
de stupéfiants, entre 1992 et 2008. Il a effectué pour cela trois ans de
prison. L'enquête de personnalité révèle que Ben était informateur
officiel de l'Office central de Lutte contre le Trafic des stupéfiants.
Malgré ce profil propre à attirer une élimination violente, les enquêteurs ne croient pas à cette piste. Selon eux, les tueurs ont laissé moins de traces derrière eux. Les policiers sont beaucoup plus intéressés par la vie professionnelle et amicale de Diawara. Il était apporteur d'affaires, dénichait des biens à vendre ou à louer, pour le compte d'un agent immobilier du coin : Fabrice Da Silva.
Ce dernier est entendu. Il indique avoir entretenu d'excellentes relations avec Ben. Il l'a d'ailleurs vu le soir du crime vers 22h30. Il est ensuite passé chez son meilleur ami, Mickael Touraine pour une histoire de chantier. Quelques mois vont s'écouler avant que l'arme du crime parle : pas d'empreintes détectables mais deux ADN : celui de la victime et un autre ADN mélangé. Mélange dans lequel on retrouve la trace de Mickaël, le meilleur ami de Fabrice Da Silva. Et si les deux hommes avaient tué Ben ? Un an et demi après le meurtre, Da Silva et Touraine clament leur innocences mais sont placés en garde à vue et condamnés.
Pourtant, la justice va revenir sur son verdict. 10 ans après leurs condamnations, Da Silva et Touraine sont finalement innocentés. En cause, les échantillons d'ADN retrouvés sur la scène de crime qui ne permettent pas d'identifier formellement les deux hommes.
Me Antoine Vey, avocat de Mickaël Touraine, raconte au micro de L'heure du Crime ce retournement de situation et l'une des erreurs commises par les experts : "La grosse erreur du juge d'instruction, c'est d'avoir véhiculé le bruit d'avoir trouvé l'ADN de Touraine, alors que non. On retrouve des éléments qui donnent une probabilité assez faible que ça puisse être son ADN, mais la probabilité que ce ne soit pas son ADN est plus forte, explique-t-il. Ça change radicalement la façon dont on présente le dossier".
- Me Sylvian Cormier, l’un des avocats de
Fabrice Da Silva
- Me Antoine Vey, avocat de Mickaël Touraine
- Roger
Marc Moreau, criminaliste
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