Affaire du "boucher de la Sarthe" : comment Dany Leprince s’est senti "piégé" par les enquêteurs

Septembre 1994. Dany Leprince, agriculteur et père de famille, est placé en garde à vue. L'homme est soupçonné d'un quadruple meurtre : celui de son frère Christian, de la femme de ce dernier, et de leurs deux filles. Tous les quatre ont été découverts sans vie, sauvagement assassinés, à leur domicile de Thorigné-sur-Dué (Sarthe), le 7 septembre 1994. 

Si Dany Leprince devient le suspect numéro un dans cette affaire, c'est à la suite des déclarations de sa femme, qui a fait part aux enquêteurs de ce qu'elle avait vu : elle assure avoir aperçu son mari en plein crime. Et elle n'est pas la seule à le faire. Célia, la fille aînée du couple soutient la même version. L'adolescente raconte avoir vu son père frapper et tuer son oncle. Pour Dany Leprince, c'est l'incompréhension. 

Ces accusations s'ajoutent à d'autres éléments qui vont alerter les gendarmes : entre les deux frères, existe une reconnaissance de dettes. Le motif du meurtre aurait-il pu être l'argent ? Le suspect travaille par ailleurs aux abattoirs de la commune. Pour les enquêteurs, ce dernier a très bien pu se servir de l'arme qui a servi au carnage : une feuille de boucher. 

Dans Enquêtes criminelles, Dany Leprince raconte de vive voix, comment il s'est senti "piégé" par les gendarmes. 

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"Ils me mettent la pression. Ils me disent si tu n'avoues pas, on mettra tes parents en prison et tes enfants à l'assistance publique (…) Ils veulent ma peau, ils veulent des aveux", rapporte-t-il. Après 46 heures de garde à vue, Dany Leprince, sous la pression des interrogatoires, craque. 

"Et là, je perds pied, je suis extrêmement fatigué et j'en ai marre d'entendre ma fille pleurer", poursuit Dany Leprince. Ce dernier avoue alors avoir tué son frère, mais se rétracte aussitôt. Mais pour les enquêteurs, ces aveux suffisent à confirmer sa culpabilité dans les quatre meurtres. Aussitôt, l'affaire fait la une des journaux. Une médiatisation qui lui vaut le surnom du "boucher de la Sarthe". 
En 1997, Dany Leprince est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans. Il est officiellement libéré en avril 2021, après 18 ans de détention. Aujourd'hui, Dany Leprince, qui n'a cessé de clamer son innocence depuis près de 30 ans, n'a qu'un seul but : "que la vérité éclate".