Affaire des écoutes : pourquoi Nicolas Sarkozy met-il en doute l'impartialité de la juge ?

Les mots de Nicolas Sarkozy ce vendredi matin dans les colonnes du Figaro sont forts. Pour lui, "les principes de notre démocratie ont été foulés aux pieds". Des propos tenus après sa condamnation à trois ans de prison, dont un an ferme, dans l'affaire des écoutes. 

Il y a dans cette interview une attaque assez violente et directe : Nicolas Sarkozy s'en prend nommément à la présidente de la cour d'appel qui vient de le condamner. Une attaque inédite contre l'institution judiciaire de la part d'un ancien chef de l'État. 

Concrètement, Nicolas Sarkozy met en doute l'impartialité de la juge à cause d'une interview au journal Le Monde il y a 14 ans, en 2009, alors qu'il était président. Au sujet de la réforme de la justice alors envisagée et qui prévoyait de supprimer le juge d'instruction, la magistrate exprimait son désaccord, tout en soulignant qu'elle n'était pas syndiquée. Aucune attaque personnelle, mais une défense farouche de l'indépendance de la justice. La réforme avait d'ailleurs fini par être enterrée. 

Mais Nicolas Sarkozy tire désormais argument de cette simple interview pour jeter le doute. Une mise en cause aux accents complotistes, avec notamment cette phrase : "Les principes essentiels ont été intentionnellement bafoués dans le but de construire à tout prix une culpabilité", dit-il. C'est désormais à la Cour de cassation de se prononcer. On ne sait pas quelle légitimité Nicolas Sarkozy accordera à la plus haute juridiction française.