Nicolas Sarkozy a été condamné mercredi en appel à Paris à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes, une sanction inédite pour un ancien président. La cour d'appel a en outre prononcé une interdiction des droits civiques de trois ans pour l'ancien chef de l'État, ce qui le rend inéligible. Ses avocats ont aussitôt annoncé se pourvoir en cassation.
La cour d'appel de Paris a confirmé la peine prononcée en première instance, le 1er mars 2021, contre l'ancien président de la République, qui a écouté la décision assis sur le banc des prévenus, la mâchoire serrée. Nicolas Sarkozy est le premier ancien président condamné à de la prison ferme.
Son avocat historique Thierry Herzog et l'ancien haut magistrat Gilbert Azibert ont été condamnés eux aussi à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme. Une interdiction d'exercer de trois ans a également été prise contre Me Herzog.
Le 13 décembre, lors du procès en appel, le parquet général avait réclamé trois ans d'emprisonnement avec sursis à l'encontre des trois prévenus, qui ont toujours nié toute corruption. L'ancien homme fort de la droite a contesté "avec la plus grande force" ces accusations, réaffirmant à la barre n'avoir "jamais corrompu qui que ce soit". Cette décision était attendue alors que Nicolas Sarkozy sera rejugé en appel à l'automne dans l'affaire "Bygmalion" et qu'il est sous la menace d'un troisième retentissant procès.
Le parquet national financier a requis son renvoi en correctionnelle dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Ce dossier judiciaire, qui met également en cause trois anciens ministres de Nicolas Sarkozy, est indirectement à l'origine de l'affaire des écoutes.
Fin 2013, les juges d'instruction chargés de l'enquête sur les soupçons de corruption libyenne avaient décidé de "brancher" les deux lignes de Nicolas Sarkozy. Ils découvrent alors l'existence d'une troisième ligne, officieuse. Achetée le 11 janvier 2014 sous l'identité de "Paul Bismuth" - une connaissance de lycée de Me Herzog - elle est dédiée aux échanges entre l'ex-président et son avocat et ami de longue date. Leurs conversations téléphoniques au langage parfois fleuri, diffusées pour la première fois à l'occasion du deuxième procès en décembre dernier, sont au cœur du dossier.
Pour l'accusation, ces écoutes font transparaître un pacte de corruption noué avec Gilbert Azibert, alors avocat général à la Cour de cassation, la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français. Ce dernier est accusé d'avoir œuvré en coulisses pour peser sur un pourvoi formé par Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt, en échange d'un "coup de pouce" pour un poste honorifique à Monaco.
Depuis l'origine, les avocats des prévenus affirment que ces écoutes sont illégales, car elles portent selon eux atteinte au secret des échanges entre un avocat et son client. Des critiques jusque-là écartées par les juges.
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