Nicolas Sarkozy a été condamné mercredi 17 mai en appel à Paris à trois ans de prison, dont un an ferme à exécuter sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes. Ses avocats ont annoncé qu'il allait se pourvoir en cassation.
C’est une décision très lourde, politiquement et symboliquement. Politiquement, Nicolas Sarkozy restera comme le seul président à être condamné à de la prison ferme. Jacques Chirac avait été condamné à de la prison avec sursis. Et condamner un président à de la prison ferme c’est ajouter l’opprobre à la condamnation. Il est aussi le premier président à se voir priver de ses droits civiques.
Symboliquement, dans cette affaire Nicolas Sarkozy est quasiment qualifié de délinquant. La juge a estimé que l’ancien président - le français qui doit le mieux connaitre la loi - ne peut pas l’ignorer. C’est aussi pour cela que le jugement en appel qui est parfois un peu plus clément qu’en première instance, a été aussi sévère.
Ce qui est sûr, c’est que la guerre entre Nicolas Sarkozy et les juges ne date pas d’hier
Alba Ventura
Décision judiciaire ou politique ? Certains de ses amis y voient un règlement de comptes... Ce qui est sûr, c’est que la guerre entre Nicolas Sarkozy et les juges ne date pas d’hier. Dès son entrée en fonction, il les traite de "petits pois", il fustige le laxisme des juges de Bobigny. Et de leur côté, les magistrats en font une cible sur le "mur des cons" dans les locaux du syndicat de magistrature. Il y a un vieux contentieux. Les proches de Nicolas Sarkozy avancent même qu’il y a un vieux contentieux entre juges de gauche et politiques de droite.
Mais est-ce que c'est vrai ? Quand on met à plat tous les procès, il y a des politiques de gauche et de droite qui ont été condamnés. La gauche dans l’affaire Urba, l’affaire de la MNEF, la droite dans l’affaire Schuller Maréchal, les emplois fictifs Juppé, l’affaire Fillon... Il y a eu de part et d’autre du champ politique des élus impliqués et condamnés. Le sentiment que l’on a, c’est que les juges sont sévères avec les politiques, pour combattre aussi cette idée que les politiques seraient au-dessus des lois, à l’abri. Et l’on peut même se demander si les juges, au nom de l’exemplarité n’ont pas la dent plus dure avec les politiques. Est-ce que finalement à leurs yeux, le fait d’être un élu et ne pas respecter la loi, n’est pas une circonstance aggravante, plus que pour un justiciable lambda ?
Quelles seront les conséquences politiques de ce jugement pour Nicolas Sarkozy ? Il n’a plus de mandats, donc de ce côté-ci, il n’y a pas de question. Il est certain que s'il avait encore des arrières-pensées politiques - ses amis en tout cas le voyaient bien à Matignon à la place d’Elisabeth Borne - c’est terminé. En revanche Nicolas Sarkozy est un des partisans d’Emmanuel Macron. Le président s’est beaucoup affiché avec lui, parce qu’il a besoin de la droite, il a besoin d’envoyer des signaux. Alors l'ancien président conserve une bonne popularité à droite, même s’il a perdu de l’influence. Mais il est évident que cette condamnation affaiblit sa position auprès d’Emmanuel Macron.
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