Affaire de viol au tribunal de Bobigny : le dépôt, “un lieu lugubre où personne ne veut dormir"

"C'est l'endroit que tout le monde évite." Le dépôt du tribunal du Bobigny, en Seine-Saint-Denis, où deux policiers sont accusés d'avoir violé une femme de 26 ans, est un espace exigu, très sombre et isolé au sous-sol du tribunal. Un lieu lugubre, assurent les avocats interrogés par RTL. "Personne ne veut y dormir."  

Maxime Bailly, avocat pénaliste, évoque "l'anti-chambre de la prison avec des maladies transmissibles, la gale, les punaises de lit, et l'insalubrité des locaux". "C'est un lieu de passage. Les gens qui ont passé 48 heures de garde à vue, voire plus dans certains dossiers, n'ont pas forcément eu accès à une douche, et s'ajoutent à l'insalubrité et au caractère lugubre des lieux", décrit-il au micro de RTL. 

Des moyens supplémentaires réclamés

Jeudi, une femme âgée de 26 ans a accusé deux policiers de l'avoir violée à deux reprises au dépôt du tribunal de Bobigny. Elle était détenue en cellule, dans l'attente de rencontrer un magistrat. Les mis en cause ont d'emblée reconnu avoir eu des relations sexuelles avec la plaignante, tout en affirmant qu'elles étaient consenties. Ils ont été placés en garde à vue jeudi et suspendus de leurs fonctions.

Certains des avocats, interrogés par RTL, se disent "choqués" mais "pas surpris" des débordements. Maxime Bailly pointe du doigt un sous-effectif et des agents trop jeunes. "Bobigny, ce sont des fonctionnaires de police. Ils font du mieux qu'ils peuvent, mais ce ne sont pas les plus expérimentés, ni les plus à même de répondre aux situations de tension", dit-il. 

Les robes noires réclament d'urgence des moyens supplémentaires pour améliorer les conditions de détention et la restauration du lieu. Des travaux d'extension sont en cours au tribunal de Bobigny et la construction d'un nouveau dépôt est prévue.