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Affaire Colette Deromme : que s'est-il passé dans la maison de la haine ?

PODCAST - "L'Heure du crime" revient sur la disparition et la mort violente de Colette Deromme dans un village du Haut-Var, en avril 2011. Son ex-belle-sœur est rapidement soupçonnée par les enquêteurs : une histoire de jalousie et d'argent aurait éclaté entre les deux femmes.

Photo prise le 20 avril 2011 du domicile de Colette Deromme, à Lorgues

Crédit : SEBASTIEN NOGIER / AFP

L'INTÉGRALE - Affaire Colette Deromme : la maison de la haine

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L'ENQUÊTE - Affaire Colette Deromme : pourquoi fallait-il la tuer ?

00:11:57

Jean-Alphonse Richard & Julie Morisseau

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Vendredi 15 avril 2011, la fille aînée de Colette Deromme, signale la disparition de sa mère à la gendarmerie de Lorgues, un village du Haut-Var. Les recherches, avec des chiens pisteurs, dans la rivière l'Argens et dans la campagne environnante ne donnent rien. Les enfants de Colette ne lui connaissent pas d’ennemi. Ils évoquent seulement une brouille avec Sylviane Fabre, l'ex belle-sœur à propos d'un différend financier autour de leur Société civile immobilière (SCI). Les deux femmes avaient par ailleurs rendez-vous ce jour-là avec un médiateur de justice.

Dimanche 15 mai 2011, des touristes, incommodés par une odeur nauséabonde sur une aire de stationnement du lac de Sainte-Croix, signalent en contrebas de la route, la présence d’un corps humain en décomposition. Il s'agit bien de Colette Deromme. Même si la dépouille est trop abîmée pour déterminer les causes de la mort, le légiste évoque un possible étranglement.

Les gendarmes décident de placer la famille et les proches sur écoute. Les enquêteurs s’intéressent de plus en plus à Sylviane Fabre, décrite par des témoins comme une femme "froide, directive, manipulatrice". Colette Deromme menaçait sa belle-sœur de la dénoncer au fisc car elle aurait détourné de l'argent de la SCI : "3.000 euros". Sylviane s'était alors montrée menaçante : "Il va t'arriver des bricoles". Interrogée, elle assure que le soir de la disparition, elle était avec son fils, David.

C'est alors que ce dernier craque. Il explique que sa mère avait donné rendez-vous à Colette le jeudi 14 avril 2011 sur la propriété où il vit, route de Lorgues. Un peu plus tard, il a aperçu sa mère "en transe et la bave aux lèvres", une cordelette à la main. David a alors aperçu la victime inanimée dans le foin avec une trace violacée autour du cou. "Elle a été longue à crever", lui a dit sa mère. Ils sont ensuite partis jeté le corps dans un fossé.

Un guet-apens ou un coup de folie ?

Sylviane Fabre explique qu'elle ne voulait pas lui faire du mal, mais Colette l'aurait prise de haut et insultée, provoquant une bagarre. Elle a ensuite maintenu sa belle-soeur face contre terre avec ses genoux pendant une quinzaine de minutes. Au psychiatre qui l'interroge sur son acharnement, elle répond : "J'avais en tête une idée, j'ai commencé, j’étais obligée de finir".

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La justice s'interroge : y'a-t-il eu préméditation ? "Tous les ingrédients du guet-apens sont réunis. On a quand même l'impression qu'elle fait venir Colette Deromme dans le but de la tuer, indique  Nicolas Deliez, journaliste, auteur et documentariste qui a réalisé l'épisode d’Enquêtes Criminelles sur cette affaire. Maintenant, quand ils se débarrassent du corps dans une espèce de cavalcade complètement folle, où ils tombent en panne et qu'elle fait des blagues sur la route avec son fils, ça donne une impression de désorganisation totale. Néanmoins, le piège semble quand même avéré. L'incertitude est encore sur le degré de sophistication. C'est ça qui fait hésiter la justice."

Mardi 21 janvier 2014, Sylviane Fabre, 55 ans, et son fils David, 34 ans, accusé d'avoir aidé sa mère à se débarrasser du cadavre, comparaissent devant la cour d'assises du Var, à Draguignan. Lui écope de trois ans d'emprisonnement dont un avec sursis. Elle est condamné à 30 ans de prison pour meurtre, et non pas assassinat (la préméditation n'est donc pas retenue). Sylviane Fabre avait d'ailleurs déclaré : "Je me suis débarrassée du problème avec la satisfaction du devoir accompli".

Les invités de "L'Heure du crime"

- Me Muriel Gestas, avocate à Draguignan, avocate de David, le fils de Sylviane Fabre.
- Nicolas Deliez, journaliste, auteur et documentariste, réalisateur de l’épisode d’Enquêtes Criminelles sur cette affaire.



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