Quand les amis de Clément Méric ont appris qu’il y avait eu un mort rue Caumartin (Paris) ce 5 juin 2013, dans une bagarre entre skin et antifa, ils n’ont pas imaginé une seconde que ça pouvait être lui. Aller taper du facho, pas son genre. "C’était une grande gueule, oui, dit un proche, mais pas un bagarreur. De toute façon, ça n'a jamais été son truc. Déjà, petit, au judo, il se laissait toujours tomber lors des combats".
Un ancien voisin confirme : "Il n'était ni vindicatif ni véhément. Pas du tout quelqu'un qui était prêt à aller au contact, c’était plutôt un penseur." Bref, certainement pas une machine de guerre. Certains ajoutent qu’il n’en avait pas la carrure, silhouette frêle et longiligne surmontée d’un visage de gamin.
Et puis il y a la maladie. Il sortait tout juste d’une leucémie, l’esprit toujours combatif mais le corps fatigué. Pas un violent, non… Mais "Clément, c'est quelqu'un qui refusait de baisser les yeux, dit un compagnon. Et ce jour-là, il ne les a pas baissés".
Au moment de sa mort, il était en rémission, à la fin de son traitement contre la leucémie. "On le sentait bien, dit son père, il allait être libéré de ce poids, il y avait cette idée qu'il allait vers quelque chose de chouette".
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