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Mort de Clément Méric : retour sur l'enquête
DÉCRYPTAGE - L'un des deux skinheads écroués dans l'enquête sur la mort de Clément Méric aurait affirmé par SMS qu'il a utilisé un poing américain. Retour sur les différents éléments de l'enquête.
Manifestation antifascite en hommage à Clément Méric à Marseille le 22 juin.
Crédit : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Un nouveau rebondissement a eu lieu dans l'affaire Clément Méric.
L'un des deux skinheads écroués dans l'enquête sur la mort du jeune homme aurait affirmé par SMS qu'il avait utilisé un poing américain lors de la rixe, selon des informations révélées par Libération.
Samuel Dufour avait été mis en examen pour violences
volontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner. Cependant, il a toujours nié avoir frappé Clément Méric, le 5 juin 2013, et avoir utilisé un
poing américain. Selon son avocat Me Antoine Vey, "si cet élément tend à
confirmer l'utilisation d'un poing américain, ça ne remet pas en cause le fait
que Samuel Dufour n'a pas eu de contact avec Clément Méric".
Une rixe entre sympathisants d'extrême droite et d'extrême gauche
Clément Méric, 19 ans, était étudiant à Sciences Po et membre de l'Action antifasciste Paris-Banlieue. En fin d'après-midi, le groupe composé de militants antifascistes rencontre des militants d'un groupuscule d'extrême droite, en sortant d'une vente Fred Perry, rue de Caumartin, dans le 9ème arrondissement de Paris.
Les enquêteurs cherchent encore à déterminer comment la rixe a démarré. Jusqu'ici, c'est la parole des uns contre celle
des autres. Les amis de Clément Méric ont expliqué avoir eu un échange de "mots" avec les skinheads, mais qu'ils n'en étaient pas venus aux mains. De l'autre côté, les sympathisants d'extrême droite affirment qu'ils étaient en position de légitime défense.
Le vigile du magasin affirme, sur le procès-verbal de l'enquête, que "Clément Méric voulait
vraiment en découdre". Une vidéo de surveillance de la RATP montre
que le groupe d'extrême gauche a attendu longtemps les skinheads à côté de la
station de métro.
Déterminer la présence d'un poing américain
La rencontre se termine par la mort de Clément Méric. L'autopsie a révélé que le décès de l'étudiant était survenu après un coup porté au visage. L'étudiant était déjà en état de mort cérébrale avant que sa tête ne heurte le poteau. L'enquête s'est tournée vers Esteban Morillo, sympathisant d'extrême droite. Il a reconnu en garde à vue avoir porté deux coups, à mains nues, au visage de l'étudiant de Sciences Po.
L'enquête doit encore déterminer si le skinhead en détention a été le seul à frapper Clément Méric et s'il y a eu utilisation ou non d'un poing américain.
Plusieurs hommages, dans toute la France, ont été rendus à Clément Méric. La classe politique a très vivement réagi et Manuel Valls dissoudra peu après deux groupuscules d'extrême droite, l'Oeuvre française et les Jeunesses nationalistes.
