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Une hache (Photo d'illustration)
Crédit : BRINGARD Denis / hemis.fr / hemis.fr / Hemis via AFP
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Lundi 1er novembre 2010, jour de Toussaint, vers 16h30, Julien et Norbert Kolber se recueillent devant le caveau familial dans le cimetière d'Hassel, petite commune luxembourgeoise proche de la frontière française. Ils sont étonnés que leur frère, Camille, 69 ans, ne soit pas là. Il est imprévisible mais cette absence ne lui ressemble pas.
Les frères Kolber se dépêchent de se rendre chez Camille. Il habite deux maisons accolées qui forment une espèce de manoir. Les frères trouvent la porte de la chambre à coucher de Camille entrouverte. Elle est bloquée par un grand crucifix posé à l'envers. En ouvrant, le chien du propriétaire s'enfuit. Camille Kolber est dans son lit, allongé sous sa couverture, la tête sur l'oreiller baignant dans son sang. Au pied du lit, un couteau a été planté dans une bible. Une main a griffonné avec rage le mot "Pédophile" avec une faute d'orthographe. Un "F", à la place du "PH".
Les enquêteurs de la PJ luxembourgeoise, sont convaincus que le meurtrier est un familier de Camille Kolber. Pour preuve, l'arme du crime, la hache, appartient à la victime. Elle était remisée dans un abri de jardin. Il fallait connaître cet endroit. Par ailleurs, "Tony", le chien, n'a pas aboyé, preuve supplémentaire que le visiteur lui était connu. "C’était une maison très compliquée, très tortueuse. Des liens avaient été faits entre les deux maisons et c’était un vrai labyrinthe", explique Ionut Teianu, journaliste et réalisateur d'une émission consacrée à cette affaire, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
La police se concentre sur l'avant dernier amant de Camille Kolber. Un certain Pascal G., âgé de 44 ans. Les deux hommes s'étaient rencontrés à l'été 2004. Camille affirmait que Pascal lui avait sauvé la vie un jour où il avait fait un malaise cardiaque. Il lui vouait depuis une reconnaissance éternelle. Pascal avait donc fini par s'installer à Hassel. Il s'occupait des affaires financières de Camille, dont le patrimoine avoisine les 4 millions d'euros. Il était même devenu le fils adoptif de Camille.
Vendredi 5 novembre 2010, Pascal G. est entendu une première fois par la police du Luxembourg. Le commissaire Christian Kieffer se méfie de cet homme qu'il trouve arrogant et sûr de lui. Ces derniers temps, entre l'amant et le retraité, les choses n'ont cessé de se dégrader. Pascal a aussi déposé plainte contre Camille car il l'aurait menacé avec un fusil. La justice a imposé une mesure d'éloignement d'un mois entre les deux hommes. Pascal a alors quitté le Luxembourg et retrouvé en Meurthe-et-Moselle, une ancienne relation, Jérémy B., un patron de pizzéria.
Les enquêteurs pensent que le couple aurait très bien pu recruter un homme de main pour tuer Camille. Ils pensent l'avoir trouvé en la personne de Charles-Édouard Comès. Il a une relation régulière avec Jérémy. Comès est placé sous surveillance. Deux jours plus tard, on le voit sur un parking en train de recevoir une enveloppe de la main de Jérémy. Comès est arrêté. Dans l'enveloppe, 5000 euros en espèces. Pour la police, c’est le prix du contrat.
Une expertise graphologique désigne Comès "à 90%" comme étant l’auteur du mot "pédophile" inscrit sur la bible. Lors d’une séance d’écriture, il est le seul à avoir fait la faute d'orthographe. Pour les enquêteurs, Pascal G. a commandité le meurtre de son père adoptif, avec l'aide de Jérémy et de Comès. Mobile tout simple : l’argent. Le couple en avait besoin. Ils voulaient s'installer au Canada. Le décès de Camille aurait permis à Pascal de toucher une partie de l'héritage.
Mardi 1er octobre 2013, Pascal G., son amant Jérémy B. et le présumé homme de main Charles-Édouard Comès, sont devant la chambre des affaires criminelles du Luxembourg. Ils annoncent qu'ils plaideront non coupables, aucune preuve n'étant apportée contre eux. Le président de la cour, Prosper Klein, réputé pour sa sévérité fait vite comprendre qu'il ne croit pas à l'innocence des trois hommes dans le box. Ils sont tous condamnés à la perpétuité.
Mardi 6 janvier 2015, Pascal Kolber, Jérémy B. et Charles-Edouard Comès reviennent devant la chambre criminelle du Luxembourg. Climat totalement différent. Le nouveau président est à l'écoute de tous les intervenants. L'avocate générale demande à nouveau la perpétuité contre les accusés. Mais deux mois plus tard, coup de théâtre, tout le monde est acquitté. Faute de preuves. "Il y avait des choses que l'on n'arrivait pas à expliquer comme le feu dans la cheminée ou le chien resté dans la chambre", indique Me Philippe Penning, ancien avocat de Pascal G., le fils adoptif de Camille Kolber.
- Ionut Teianu, journaliste et réalisateur d'une émission Faites entrer l'accusé intitulée Le Mystère de Hassel, consacrée à cette affaire.
- Me Philippe Penning, avocat au barreau de Luxembourg. Ancien avocat de Pascal Kolber, le fils adoptif de Camille Kolber.
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