En Direct
3 min de lecture
Poster de Lola Daviet
Crédit : Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Vendredi 14 octobre 2022, 17h34, le commissariat du 19e arrondissement de Paris est alerté de la disparition d'une adolescente. Elle s’appelle Lola Daviet, 12 ans. Ses parents, Johan et Delphine, la cherchent depuis plus de deux heures. Ils se sont rendus au collège Georges Brassens. On leur a répondu qu'elle avait quitté les cours à 15h00 pile. Leur fille n'avait que 300 mètres à faire pour arriver chez elle, au numéro 119 de la rue Manin.
Son père, gardien de l'immeuble, fait visionner les images de vidéosurveillance aux policiers. À 15h11, on voit l’adolescente blonde, serrant contre elle son sac à dos, entrer dans l'immeuble. Elle emboîte le pas d'une femme. Plus d'une heure et demi après l'entrée de Lola dans le bâtiment, la mystérieuse femme ressort seule, sans Lola. Elle s'est changée. Elle tire une valise noire, une valise rose et une lourde malle de voyage, un tissu rouge sur le couvercle.
Huit heures après la disparition de Lola, un SDF aborde une équipe de gardiens de la paix, à l'angle des rues Hautpoul et Manin, tout près de l'immeuble de Lola. Il a découvert un corps dans une grande malle noire. Il s'agit bien de Lola. La victime est quasiment décapitée. On lit sous le pied gauche le chiffre "zéro", le chiffre "un" sous le droit. La femme qui accompagnait Lola est également identifiée. Une certaine Dahbia Benkired. Une Algérienne de 24 ans.
Samedi 15 octobre 2022, Dahbia Benkired est en garde à vue. Elle ne se sent manifestement pas concernée par cette histoire. On lui montre les images de vidéosurveillance sur lesquelles elle pénètre dans l'immeuble avec Lola. Elle regarde les policiers droit dans les yeux et déclare : "Je lui ai demandé de me suivre, de m'accompagner dans l'ascenseur. Je l'ai ramenée avec moi, je l'ai scotchée, je l'ai tuée, et puis voilà". "Tout en souriant, elle va dire aux enquêteurs qu’elle a cru qu’elle jouait avec une poupée", explique Cindy Hubert, journaliste police-justice à RTL.
Devant la juge Emilie Burguière, Dahbia Benkired revient sur ses aveux. Elle conteste les conclusions des légistes. Elle nie avoir porté certains coups et minimise le viol. Les inscriptions "un" et "zéro" sous la plante des pieds de la victime ? Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle les a faites. Elle établit un parallèle avec les moutons sacrificiels, marqués de cette façon lors de la fête de l'Aïd en Algérie.
Novembre 2022. Dahbia Benkired est examinée par une psychiatre. La suspecte est dans le déni, se dit étrangère au crime. La psy décrit une femme à la personnalité perverse. Deux ans plus tard, deux autres psychiatres s'entretiennent avec elle. Ils notent qu'elle n'a "aucune préoccupation pour la victime et sa famille". Et pourtant, cette famille est détruite. Les parents sont séparés depuis le drame. Le papa, Johan Daviet, se suicide en février 2024.
Vendredi 17 octobre 2025, Dahbia Benkired prend place dans le box des accusés de la cour d'assises de Paris. Sur le banc de la partie civile, les proches de Lola Daviet se mettent à pleurer. Delphine Daviet, la maman, se blottit contre son grand fils Thibault. Il s'adresse directement à l'accusée : "On voudrait que vous disiez toute la vérité, rien que la vérité, à toute la France et à nous". Il n'obtient pas de réponse.
Dans L'Heure du Crime, sur RTL, Antoine Blanchet, journaliste police-justice à l'Actu.fr raconte d'autres moments marquants de ce procès : "En termes de parole, il y a eu les aveux que le policier a récolté de Dahbia. Un moment très fort. Mais il y aussi les mots de la famille qui étaient douloureux. Il y a aussi les silences dans un procès d’assises. Il y a le moment où l’huissière va ouvrir la malle et l’exhiber devant le prétoire. Elle va la montrer et il va y avoir un silence de plomb quand on va voir cette petite malle sombre dans laquelle a reposé le corps de Lola".
Vendredi 24 octobre 2025, 17h25, après quatre heure trente de délibéré, les jurés déclarent Dahbia Benkired, 27 ans, coupable du meurtre de Lola Daviet, meurtre suivi ou précédé de viols et de torture. La cour évoque un "supplice, un déchaînement de haine et de violence". L'accusée devient la première femme à être condamnée à la perpétuité incompressible.
- Antoine Blanchet, journaliste police-justice à l'Actu.fr ayant assisté au procès de Dahbia Benkired.
- Cindy Hubert, journaliste police-justice à RTL.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte