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Adèle Haenel : "Vous êtes un gros menteur, Monsieur Ruggia", la colère de l'actrice au procès du réalisateur
Lors de l'ouverture de son procès, Christophe Ruggia, a continué de nier les accusations d'agression sexuelle. L'actrice Adèle Haenel a, elle, livré un témoignage poignant, réclamant justice pour l'enfant qu'elle était.
L'actrice Adèle Haenel a pris la parole, lundi 9 décembre, à l'ouverture du procès de Christophe Ruggia, ce réalisateur qu'elle accuse d'agression sexuelle. Des agressions qu'elle dit avoir subies entre ses 12 et ses 14 ans. Le réalisateur qui a fui son regard pendant l'audience, continue de nier les faits, un comportement qu'Adèle Haenel, n'a pas supporté.
Lorsque vient son tour de témoigner, il est 19h15 et Adèle Haenel n'en peut plus d'entendre les dénégations de Christophe Ruggia. Elle court presque à la barre, elle parle et elle crie parfois. Elle se met dans la peau de l'enfant qu'elle était. Une petite fille qui jouait à chat, qui achetait des Legos avec ce qu'elle gagnait comme actrice.
Une petite fille qu'un réalisateur, dénonce-t-elle, a sexualisé, collant sur elle, dit-elle, "son regard poisseux". Devant le tribunal, elle revient sur la genèse de la procédure, ses réticences au départ à porter plainte. Mais elle est là aujourd'hui, droite, le visage crispé de colère.
"Vous êtes un gros menteur, Monsieur Ruggia"
Adèle Haenel
Elle se tourne face à Christophe Ruggia, lui qui nie tout. Comme si l'enfant qu'elle était parlait alors, elle lui crie "Vous êtes un gros menteur, Monsieur Ruggia". Avant de murmurer quasiment : "Je veux qu'on rende justice à cet enfant". Cet enfant, c'est-à-dire elle-même, enfermée dans la solitude entre ses 12 et ses 14 ans, mais lundi, elle n'était pas seule. Elle est sortie tard de la salle d'audience sous les applaudissements.
