Le parquet de Paris a requis le renvoi en correctionnelle du réalisateur Christophe Ruggia pour des agressions sexuelles sur mineure sur l'artiste Adèle Haenel au début des années 2000. Cette information dévoilée par RMC jeudi 8 février a été confirmée par deux sources proches du dossier à l'AFP. La décision finale sur un procès revient désormais à la juge d'instruction.
"Lire dans ce réquisitoire que les faits sont suffisamment caractérisés, corroborés par des témoignages et que mes déclarations sont constantes, précises et crues me touche beaucoup. C'est une étape du processus judiciaire mais, à l'évidence, elle est importante", a salué Adèle Haenel auprès de Mediapart.
Selon les sources proches du dossier, deux circonstances aggravantes ont été retenues par le ministère public : la minorité de l'artiste au moment des faits reprochés, à partir de ses 12 ans, et la position d'autorité du réalisateur, qui est le premier à l'avoir fait tourner dans le film "Les Diables" en 2002.
À l'appui des déclarations d'Adèle Haenel, le parquet évoque des lettres de l'intéressée, cinq "confidents", deux témoins visuels de "l'attitude déplacée" de Christophe Ruggia, ainsi que le témoignage de la mère de la plaignante.
Alors âgé de 36 à 39 ans, ce dernier l'a reçue tous les samedis après-midis entre septembre 2001 et février 2004. Les réquisitions évoquent un "caractère systématique" des attouchements lors de ces "visites". "Il commençait à me caresser les cuisses en remontant vers mon sexe, comme ça, l'air de rien. Il touchait alors aussi mon sexe, il m'embrassait dans le cou [...] et il touchait ma poitrine", a raconté l'intéressée devant les enquêteurs.
Le parquet souligne aussi "des épisodes de chantage affectif lors de festivals à Marrakech et Yokohama".
Dans une longue enquête et interview à Mediapart, qui avait révélé l'affaire, l'actrice avait dénoncé fin 2019 "l'emprise" du réalisateur, peu connu du grand public, pendant la préparation et le tournage du film "Les diables". Après la déflagration des accusations, Christophe Ruggia s'était décrit comme "sans doute le premier admirateur d'Adèle Haenel" et avait réfuté "les gestes physiques et le comportement de harcèlement sexuel dont elle (l)'accuse".
Il avait reconnu avoir "commis l'erreur de jouer les pygmalions [...]. Emprise du metteur en scène à l'égard de l'actrice qu'il avait dirigée et avec laquelle il rêvait de tourner à nouveau", avait-il écrit.
Refusant dans un premier temps de saisir la justice, Adèle Haenel, récompensée par deux César en 2014 et 2015, avait finalement porté plainte quelques jours après l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris le 6 novembre 2019. Christophe Ruggia avait été mis en examen le 16 janvier 2020 pour "agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité sur la victime", et placé sous contrôle judiciaire.
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