C'est une première en France. Quatre gendarmes, qui avaient laissé repartir ivre au volant de son véhicule un de leurs collègues à l'origine quelques minutes plus tard d'un accident mortel, vont faire l'objet d'une plainte pour "homicides involontaires et non-empêchement de ce délit".
Ce
sont les enfants du couple de retraités tués dans l'accident du 26 février dernier, qui ont décidé de
saisir la justice. Leur plainte, avec constitution de partie civile, va
entraîner l'ouverture d'une instruction judiciaire menée par un juge. "Si ces gendarmes étaient intervenus pour empêcher leur collègue en état
d'ébriété de prendre sa voiture, mes parents seraient encore vivants", estime sur RTL Céline Duron, la fille des victimes.
Il y a un mois et demi, Loïc D., gendarme isérois de 35 ans, s'alcoolise tout
l'après-midi dans un bar-restaurant de Villefontaine (Isère). Il ingurgite 6
pintes de bière, soit 3 litres d'alcool. Quatre autres gendarmes, trois hommes
et une femme, sont présents. Les cinq militaires ne sont pas en service. Peu
avant 19h, lorsque Loïc D. remonte dans sa puissante Hyundai de 275 chevaux,
aucun de ses collègues ne le retient. "Ils ont laissé partir une bombe à
retardement", dénonce Olivier Duron, l'un des fils du couple tué.
L'un des gendarmes prend même place dans le véhicule en tant que passager. Et à l'arrière, se trouvent la fille de Loïc D., âgée de 8 ans et le fils de l'autre gendarme, âgé de 11 ans. À 19h05, à Bourgoin-Jallieu, Loïc D. percute à grande vitesse des voitures à l'arrêt sur la RD 1006.
Un choc terrible auquel ne survivront pas Geneviève et Florencio Duron, un couple de retraités de 69 et 71 ans originaire de Rochetoirin (Isère). Le gendarme chauffard affiche un taux d'alcoolémie de 2,54 grammes (la limite autorisée étant de 0,50 g, ndlr). Après 48 heures de garde à vue, la procureure de Bourgoin-Jallieu décide de faire juger Loïc D. en comparution immédiate. Le gendarme chauffard est alors condamné à 18 mois de prison ferme et incarcéré.
Mais aujourd'hui, Céline, Alain et Olivier Duron, les enfants des victimes, ne cachent pas leur colère : "Lors de ce procès bâclé, la justice a oublié d'évoquer la responsabilité des autres gendarmes qui ont pourtant laissé repartir leur collègue dans un état proche du coma éthylique. C'est scandaleux car en tant que gendarmes, ils connaissaient parfaitement les conséquences de l’ivresse au volant". La procureure de Bourgoin-Jallieu a quant à elle estimé que ces militaires n'avaient "qu'une responsabilité morale" dans ce drame.
Une
analyse que conteste fermement Maître Hervé Gerbi, l'avocat de la famille Duron
: "En n'empêchant pas leur collègue hyper-alcoolisé de prendre le
volant, ces gendarmes, même s’ils n’étaient pas en service ("car on est
gendarme 24h sur 24" assure l’avocat qui se réfère au code de sécurité
intérieur, ndlr), ont commis le délit 'd'homicides involontaires'. Ils
ont créé les conditions du décès de Monsieur et Madame Duron. Sur le plan
pénal, il s'agit d'une faute caractérisée. D'autant qu'à travers leur
profession, ces gendarmes sont sensibilisés aux questions de sécurité
routière", conclut Me Hervé Gerbi.
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