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À 99 ans, elle se bat pour faire reconnaître son enfant, décédé à la naissance en 1949
Aux côtés de sa petite-fille, avocate spécialisée en droit de la famille, Odette Pichard espère obtenir l’inscription sur le livret de famille de son bébé, mort quatre heures après sa naissance, le 12 mai 1949.
Une mère tenant la main de son bébé (illustration)
Crédit : Unsplash/Aditya Romansa
Un combat émouvant. Odette, 99 ans, a vécu une grande partie de sa vie avec la douleur d'avoir perdu un fils, il y a 75 ans, quelques heures après sa naissance. Plus traumatisant pour elle, cet enfant n'a jamais été déclaré à l'état civil, comme s'il n'avait jamais existé. À l'aube de ses 100 ans, avec l'aide de sa petite-fille, elle se bat pour le faire enfin reconnaître.
Le 12 mai 1949, dans une maternité parisienne, Odette Pichard vient de donner naissance à un petit garçon. "Je l'ai vu bouger, il a crié", confie-t-elle. Quelques heures après, la porte de sa chambre s'ouvre à nouveau avec un médecin qui entre. "C'était pour m'annoncer la mort du bébé quatre heures après", explique Odette, qui ne verra jamais le corps de son fils.
Le nourrisson n'a pas d'existence légale et ne figure pas dans son livret de famille. "Je ne passe pas une journée sans penser à ce petit bonhomme, je ne peux pas l'oublier", poursuit la presque centenaire. Devenue avocate spécialisée en droit de la famille, sa petite-fille, Aude Denarnaud, a lancé une requête en justice pour faire inscrire le prénom "Pierre-Alain" sur le livret de famille.
"On a deux pièces médicales qui attestent qu'il a vécu quatre heures", explique l'avocate. Mais la naissance du petit garçon a été déclarée après sa mort, ce qui complique le dossier. "C'est aussi un combat pour la dignité de tous les parents qui ont perdu un jour un nouveau-né", conclut Odette.
