Un quinquagénaire a été condamné à 20 ans de réclusion par la cour d'assises des Alpes-Maritimes pour avoir tenté d'assassiner une octogénaire qui occupait l'un de ses viagers en l'empoisonnant avec du collyre pour chien.
L'avocate générale avait requis 20 de réclusion criminelle pour ce crime, qui a failli également coûter la vie à un voisin. La vieille dame, Suzanne Bailly, qui a survécu à un mois d'hospitalisation, l'avait fait venir pour goûter l'eau après avoir trouvé un goût anormal et tous deux avaient été admis aux urgences.
Olivier Cappelaere, 49 ans, détenu depuis quatre ans et mis en examen dans une autre affaire d'empoisonnement présumé d'une personne âgée, encourrait la perpétuité pour "empoisonnements avec préméditation".
Pour sa défense, Me Bernard Ginez, qui a indiqué à l'AFP qu'il allait "vraisemblablement faire appel", a plaidé le manque d'éléments prouvant qu'une dose létale de collyre vétérinaire avait été versée dans la bouteille d'eau que la dame de 89 ans ne manquait jamais de boire après ses repas, ni que c'était Olivier Cappelaere, l'auteur de l'empoisonnement.
J'ai un gros défaut, je ne suis pas méfiante
Suzanne Bailly
Mardi, Suzanne Bailly, belfortaine, avait raconté, encore bouleversée, sa terrible mésaventure. "Un empoisonnement, c'est horrible, horrible ! On ne peut pas le décrire, et j'en ai eu trois !", a témoigné l'octogénaire, sans enfant, la voix brisée à l'évocation du seul être partageant ses vieux jours, sa petite chienne, un York de 3,5kg.
La vieille dame, qui venait l'hiver au Cannet dans l'un des appartements détenus en viager par Olivier Cappelaere, a décrit comment ce dernier, passablement absent de la gestion de son appartement jusqu'en 2014 et mauvais payeur dans les mois précédents l'empoisonnement, s'était brusquement manifesté à plusieurs reprises, sollicitant l'accès à l'appartement du Cannet pour des raisons diverses, comme l'installation d'un détecteur de fumée. "J'ai un gros défaut, je ne suis pas méfiante", a-t-elle avoué.
À deux reprises, Suzanne Bailly avait dû être hospitalisée, pour des vertiges que les médecins prenaient pour un AVC, jusqu'au 7 avril 2015 où la dose d'atropine a manqué de lui être fatale. Elle venait de rentrer de chez son coiffeur, avait pris son repas, fait sa vaisselle avant de boire "comme d'habitude". Son voisin Gabriel se chargeait de monter ses packs d'eau.
"J'ai vraiment senti que l'eau n'était pas bonne", a-t-elle dit. Peu après, cette dame qui ne se connaissait aucun ennemi, s'effondrait, victime d'"hallucinations terribles". "Maintenant ça va mieux, mais je fais des cauchemars, les larmes me viennent aux yeux, je ne peux pas me contrôler (...) Il m'a détruite, je n'avais pas besoin de ça avant de partir (...) C'est quand même un monstre !".
À l'époque, Olivier Cappelaere, propriétaire de plusieurs viagers sur la Côte d'Azur, avait des difficultés financières. L'entreprise en boucherie hérité de son père au marché de gros de Nice était en faillite.
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