Guerre en Ukraine : la Russie "n'a pas envie de cessez-le-feu", estime Emmanuel Macron

Le président de la République a estimé vendredi 16 mai que la Russie ne voulait pas conclure un cessez-le-feu en Ukraine, au vu de la déception des pourparlers en Turquie.

Emmanuel Macron, le mercredi 14 mai 2025.

Crédit : LOU BENOIST / POOL / AFP

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Le président de la République Emmanuel Macron a estimé ce vendredi 16 mai que la Russie n'avait "pas envie" de conclure un cessez-le-feu avec l'Ukraine et qu'il allait falloir mettre une "pression accrue" pour l'y contraindre.

"Les dernières heures ont montré que la Russie n'avait pas envie d'un cessez-le-feu. S'il n'y a pas une pression accrue des Européens et des Américains pour obtenir ce résultat, il ne sera pas spontané", a-t-il dit, en référence à de possibles nouvelles sanctions, en ouverture d'un sommet de la Communauté politique européenne à Tirana.

La première réunion entre les délégations russe et ukrainienne depuis 2022 s'est achevée vendredi vers 14h20 à Istanbul après environ plus d'une heure et demie de discussions. Une reprise des pourparlers russo-ukrainiens vendredi est "possible" mais pas encore "prévue", d'après un responsable ukrainien à l'AFP.

Les négociateurs russe et ukrainien ont annoncé vendredi avoir évoqué la possibilité d'instaurer un cessez-le-feu, d'organiser une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky et prévoir un échange de prisonniers de 1.000 personnes de chaque camp.

Zelensky réclame une "réaction forte" des Occidentaux en cas d'échec des négociations

Face au refus du président russe Vladimir Poutine de se rendre à Istanbul pour discuter d'une paix avec Kiev ce jeudi, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à une "réaction forte" contre Moscou en cas d'échec des pourparlers.

Selon un responsable anonyme de son pays à l'AFP, la Russie y a également fait des "demandes inacceptables" pour faire échouer les négociations. En l'occurrence, "le retrait des forces ukrainiennes de vastes parties du territoire ukrainien qu'elles contrôlent pour qu'un cessez-le-feu puisse être instauré".

"S'il s'avère que la délégation russe n'est là que pour les apparences et ne peut aboutir à aucun résultat aujourd'hui, alors tout le monde devra répliquer", a déclaré Volodymyr Zelensky depuis Tirana en début d'après-midi, regrettant que le président russe Vladimir Poutine ait "eu peur" de se rendre en Turquie.

Une rencontre Poutine-Trump "certainement nécessaire" pour Moscou

En l'absence des deux hommes, les espoirs de progrès substantiels étaient jugés minces avant même le début des discussions.

"J'étais prêt pour une réunion directe avec Poutine", a rappelé vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, présent ce jeudi à Ankara. "Mais il n'a rien accepté de ce que je lui ai proposé. Vous pouvez voir que la délégation russe qui est venue à Istanbul est de très bas niveau. Aucun d'entre eux ne peut vraiment prendre de décisions en Russie".

Lors de son briefing quotidien, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a lui jugé qu'une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump était "certainement nécessaire" pour la suite du conflit. "Les contacts entre les présidents Poutine et Trump sont extrêmement importants dans le contexte du règlement de la crise ukrainienne", a-t-il ajouté.

Donald Trump s'est entretenu vendredi après-midi au téléphone avec Emmanuel Macron, Volodymyr Zelensky, le chancelier allemand Friedrich Merz, ainsi que les Premiers ministres britannique Keir Starmer et polonais Donald Tusk.

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