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Guerre en Ukraine : à Koursk en Russie, la population pleure ses proches tombés au combat

À une centaine de kilomètres de la ligne de front côté russe, une partie de la population russe prête à continuer la guerre même lorsqu'ils ont perdu des proches au combat.

Le cimetière russe de Kursk en 2025

Crédit : Nicolas Burnens

Au cimetière de Koursk, la douleur des mères de soldats russes tués en Ukraine

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Sous la pluie, le prêtre Sergueï remonte une petite allée fleurie, passe devant un mémorial avant de s'arrêter au pied du carré militaire où sont enterrés les soldats tués lors de l'opération spéciale. "Ici il y a 80 hommes enterrés, principalement des officiers qui se sont battus en Ukraine. Certains sont originaires de Donetsk, Lugansk et d'autres régions en Russie. J'ai enterré chacun de ces hommes", explique-t-il.

Le religieux se recueille dans le silence tout en faisant un signe de croix. "Quand je regarde le visage de ces soldats, il y a des jeunes, des moins jeunes. Je suis à la fois triste et heureux de leur sacrifice pour la patrie. Dans cette guerre, nous avons arrêté d'avoir peur, nous avançons vers la vérité pour gagner", estime-t-il.

Le prêtre s'approche d'une tombe, pose sa main sur l'épaule d'une mère en pleurs, la réconforte. Le fils de Vera commandait une compagnie de chars. Il a été tué le 16 juillet 2022 en Ukraine. "Je suis venue lui dire bonjour, nettoyer sa tombe et lui souhaiter une bonne Fête de la Victoire. Comment je ne pourrais pas le faire ? Mikhaïl, c'est mon fils. Pour moi, c'est mon héros. Il a défendu notre patrie", lance-t-elle.

Son mari, lui, combat toujours l'armée de Kiev. Vera a peu de nouvelles. Elle explique que les hommes de sa famille ont toujours fait la guerre. "Ils ont participé à la Seconde Guerre mondiale, à la guerre en Afghanistan, en Tchétchénie. Mon fils ne pouvait pas faire autre chose que de se battre. Ils sont tous revenus. Pas lui, mais il est toujours vivant dans nos cœurs".

Si son fils est parti combattre en Ukraine, c'est "par patriotisme pour lutter contre les nazis", explique sa mère. "Comme nos arrière-grands-parents lors de la guerre patriotique. C'est grâce à eux que nous pouvons vivre en paix aujourd'hui", poursuit-elle.

La mère de famille est gentiment raccompagnée par le prêtre jusqu'à la sortie du cimetière, alors qu'au loin retentit une nouvelle alerte aux missiles ukrainiens.

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