Les efforts d'Angela Merkel et de François Hollande mercredi à Minsk pourraient bien être réduits à néant dans les prochaines heures. Les chances de succès des accords de Minsk semblent de plus en plus minces à quelques heures d'un cessez-le-feu censé entrer en vigueur ce samedi 14 février au soir, après de violents combats qui ont fait 28 morts vendredi dans l'est de l'Ukraine.
Séparatistes prorusses et militaires ukrainiens ont continué à s'affronter pour gagner du terrain vendredi, poussant le président ukrainien à juger les accords de Minsk "en grand danger".
Le texte de ces accords de "Minsk 2", arraché jeudi au terme de seize heures de négociations entre les dirigeants russe, ukrainien, français et allemand, avait fait naître "une lueur d'espoir" alors que sur le terrain les affrontements avaient atteint des niveaux critiques récemment après dix mois de conflit au lourd bilan de plus de 5.500 morts.
Mais vendredi, Petro Porochenko a profité d'une rencontre avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban à Kiev pour accuser les rebelles prorusses "d'attaquer les accords de Minsk" en bombardant les populations civiles dans l'est de l'Ukraine.
Le président ukrainien faisait référence au bombardement au lance-roquette multiple Grad de la ville d'Artemivsk, située à plus de trente kilomètres de la ligne de front, qui a tué trois civils dont un enfant de sept ans vendredi.
Au total, 16 civils et douze militaires ukrainiens ont été tués, selon les derniers bilans ukrainiens et séparatistes.
Les dirigeants des sept plus grandes puissances économiques mondiales (G7, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume Uni, Etats-Unis) ont appelé au "strict respect" des accords et se sont dits "prêts à adopter" des sanctions contre ceux qui violeraient cet accord, selon un communiqué transmis par la présidence française.
"Le G7 reste prêt à adopter des mesures appropriées contre ceux qui violent le +paquet de Minsk+ en particulier contre ceux qui n'observent pas le cessez-le-feu global agréé ainsi que le retrait des armes lourdes", selon le texte.
De son côté, la porte-parole du département d'Etat américain Jennifer Psaki a accusé Moscou de continuer à déployer des armes lourdes dans l'est de l'Ukraine, se disant très préoccupée par "les informations concernant des chars et des systèmes de missiles supplémentaires venus ces derniers jours de l'autre côté de la frontière, de Russie".
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait quant à lui adopter dimanche une résolution appelant à "appliquer pleinement" le cessez-le-feu conclu à la suite des négociations de jeudi à Minsk, ont indiqué vendredi des diplomates.
Signe que l'hypothèse d'un échec de "Minsk 2" fait son chemin, le chef-adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne Valeriy Chaly a assuré lors d'une émission télévisée qu'"en cas d'échec du cessez-le-feu, l'Ukraine recevra l'aide militaire de l'Occident".
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande avaient dès jeudi laissé entendre qu'il y aurait des difficultés à appliquer Minsk 2, et ont menacé la Russie de nouvelles sanctions si la trêve n'était pas respectée.
De l'avis général, l'accord de Minsk 2 ne permettra pas d'instaurer la paix, car il ne prévoit pas de mécanismes concrets pour régler les questions litigieuses, en particulier le contrôle de la frontière, dont 400 kilomètres sont tenus par les rebelles. L'Ukraine et les Occidentaux accusent la Russie d'y faire transiter armes, combattants et troupes régulières.
Un contrôle ukrainien? "Je n'y crois pas. Nous resterons là où nous sommes", a affirmé vendredi un responsable séparatiste à Ouspenka, l'un des poste-frontières face à la Russie.
Le chef de la diplomatie ukrainienne Pavlo Klimkine a, par ailleurs, reconnu vendredi devant les députés qu'il n'y avait "malheureusement pas de date" fixée pour le retrait des forces étrangères du territoire ukrainien.
Le sort de Nadia Savtchenko, détenue en Russie et dont Kiev réclame la libération, reste aussi en suspens. Malgré l'annonce d'un échange des prisonniers et des otages, le Kremlin a souligné vendredi que seule la justice russe pouvait statuer sur le cas de cette pilote ukrainienne.
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