Ukraine, Elon Musk, Mondial 2026... Ce qu'il faut retenir de la première interview du Pape Léon XIV

C'est une parole jugée précieuse par beaucoup, tant elle est rare. Le pape Léon XIV a accordé sa première interview en tant que nouveau chef de l'Église catholique, pour le média Crux, à la correspondante Elise Ann Allen, auteur d'une biographie sur le Pape intitulée Léon XIV : ciudadano del mundo, misionero del siglo XXI (Léon XIV : citoyen du monde, missionnaire du XXI^e siècle). Un ouvrage qui sortira le 18 septembre prochain. 

Dans ce long entretien, le Pape Léon XIV évoque de nombreux sujets, notamment sa nouvelle fonction à la tête du Vatican. Proche de son prédécesseur, il connaît bien les rouages du Vatican, mais le nouveau Pape a été stupéfait par sa notoriété très soudaine.

"L'aspect totalement nouveau de ce travail, c'est d'être propulsé au rang de leader mondial. C'est très public, les gens sont au courant des conversations téléphoniques ou des réunions que j'ai eues avec les chefs d'État de plusieurs gouvernements et pays à travers le monde, à une époque où la voix de l'Église a un rôle important à jouer", explique-t-il. 

Supporter du Pérou au Mondial 2026

Robert Francis Prevost, de son nom de naissance, est le premier pape originaire des États-Unis et détient également la nationalité péruvienne après y avoir vécu pendant de nombreuses années, ce qui en fait aussi le premier pape péruvien.

"Je suis évidemment américain et je me sens vraiment américain, mais j'aime aussi beaucoup le Pérou, le peuple péruvien fait partie de moi", assure-t-il. Ses années au Pérou ont été, selon lui, "déterminantes tant dans ma relation avec le pape François que dans ma compréhension d'une partie de la vision qu'il avait pour l'Église, et dans la manière dont nous pouvons continuer à la mettre en œuvre." 

Questionné par Elise Ann Allen sur l'équipe qu'il soutiendra lors de la Coupe du monde 2026, le Pape répond : "Bonne question. Probablement le Pérou, simplement à cause des liens affectifs. Je suis également un grand fan de l'Italie".

Le Vatican, "médiateur" du conflit en Ukraine

Depuis son élection, le Pape Léon XIV a multiplié les messages sur le conflit en Ukraine, demandant à plusieurs reprises la fin de la guerre. Le souverain pontife a même proposé d'organiser une rencontre au Vatican entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. Pour autant, Léon XIV distingue le fait de "plaider pour la paix" et "le rôle de médiateur" qui "à mon avis, est très différent et moins réaliste que le premier".

"Considérer le Vatican comme un médiateur, même les quelques fois où nous avons proposé d’accueillir des réunions de négociations entre l’Ukraine et la Russie, soit au Vatican, soit dans une autre propriété de l’Église, je suis très conscient des implications de cela", insiste-t-il.

"Depuis le début de la guerre, le Saint-Siège s'est efforcé de maintenir une position qui, aussi difficile soit-elle, n'est pas partisane, mais véritablement neutre. Certaines de mes déclarations ont été interprétées d'une manière ou d'une autre, et cela ne me dérange pas, mais je pense que l'aspect réaliste n'est pas primordial pour l'instant".

Le pape dénonce les inégalités

Dans cet entretien, le Pape Léon XIV invite le monde à se questionner sur la polarisation de la société. "Je pense que de nombreux facteurs ont conduit à cela. Je ne prétends pas avoir toutes les réponses", confie le souverain pontife qui dénonce notamment "l'écart plus important entre les niveaux de revenus de la classe ouvrière et les sommes perçues par les plus riches". 

"On a appris qu'Elon Musk allait devenir le premier trillionnaire au monde. Qu'est-ce que cela signifie et qu'est-ce que cela implique ? Si c'est la seule chose qui a encore de la valeur, alors nous sommes dans de beaux draps", donne-t-il pour exemple. 

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