Aucune interdiction de l'utilisation du chalut et de la pêche de fond ne sera imposée dans les aires marines protégées aux États membres par l'Union européenne, a annoncé ce dimanche 2 avril, dans un communiqué, le secrétaire d'État chargé de la Mer, Hervé Berville.
Le Commissaire européen à l'Environnement et à la Pêche, Virginijus Sinkevicius "a confirmé qu'il n'imposerait pas une interdiction des engins de fond dans les aires marines protégées, ni en 2024, ni en 2030", a déclaré Hervé Berville, cité dans un communiqué.
Ce dimanche, le secrétaire d'État a rencontré à Bruxelles le Commissaire européen, accompagné de représentants des pêcheurs français vivement inquiets pour l'avenir de leur filière devant la perspective d'une telle mesure, estimant avoir déjà consenti des efforts importants pour préserver la biodiversité et les écosystèmes marins.
Le plan d'action pour une pêche durable présenté par la commission "propose seulement des orientations aux États membres", a rappelé le Commissaire cité par le ministre français, soulignant que la "France ne sera donc pas contrainte de prendre des mesures d'interdiction."
Dans une lettre adressée à tous les pêcheurs de France vendredi 31 mars, le secrétaire d'État avait salué les efforts qu'ils déploient depuis plusieurs années en faveur d'une "gestion contraignante et exigeante" des ressources halieutiques.
"Plus de la moitié" des stocks de poissons sont exploités durablement aujourd'hui en France "contre 11% seulement" il y a 20 ans, a-t-il relevé.
Le Comité national des pêches avait rappelé les 30 et 31 mars à une opération inédite "filière morte", avec des bateaux restés à quai, des criées à l'arrêt tout comme la transformation du poisson pour exiger des réponses à une série "d'attaques" fragilisant le secteur, déjà échaudé depuis la crise du Brexit.