La ville d'Antioche est en ruines, et la plupart des habitants sont partis. Trois semaines après le séisme qui a fait plus de 44.000 morts en Turquie, une partie des sinistrés a décidé de rester, ou de revenir. Lundi 20 février, un nouveau séisme de magnitude 6,4 a touché le sud de la Turquie.
Le long de la grille d'un square d'Antioche, un jeune homme de 31 ans fait la queue, comme des dizaines de rescapés. Il nous explique : "J'ai besoin de couvertures, c'est pour ça que j'attends." À l'intérieur du parc, des volontaires venus de toute la Turquie distribuent des vivres et des produits de première nécessité aux survivants du séisme.
Le jeune homme dort sous une tente, que sa famille partage avec une autre. Malgré sa situation difficile, il n'envisage pas de quitter Antioche : "Au début j'y ai pensé, mais je n'y arrive pas. Toute mon enfance est ici. Je pourrais rejoindre mon frère à Istanbul, mais je ne peux pas lâcher ma ville."
Certains sinistrés ont quitté Antioche, avant de changer d'avis. Djivar en fait partie, elle revient de la capitale : "Je suis allée à Ankara une semaine. Maintenant je vais trouver une tente, ou au pire j'irais au village, dans ma famille. Ici c'est chez moi, j'ai même regretté d'être partie."
Comme elle, sans abri ni travail, les rescapés restés à Antioche dépendent entièrement de l'aide apportée par l’État, et par les volontaires encore nombreux sur place.