"Tout brûler jusqu'à la Manche" : faut-il croire le pamphlet de la diplomatie russe appelant à l'envoi de troupes jusqu'à Berlin et Paris ?

La menace n'est pas peut-être pas à prendre au premier degré. Mais elle en dit long sur l'état d'esprit qui règne à Moscou à l'heure où l'Occident tente de négocier une paix durable dans le conflit en Ukraine. 

Trois diplomates russes viennent de publier dans La Vie internationale, une revue politique publiée par le ministère des Affaires étrangères russe, un pamphlet anti européen, décortiqué chez nous par Le Grand Continent. 

Le texte est intitulé " Tout brûler jusqu'à la Manche ? Quelles garanties de sécurité efficaces à l'heure d'un affrontement historique entre la Russie et l'Occident". On peut y lire, notamment, que pour que l'Occident écoute enfin la Russie, Vladimir Poutine ferait peut-être mieux d'envoyer des troupes jusqu'à Berlin ou Paris.

Un texte qui s'adresse d'abord au pouvoir russe

La portée de cette publication belliqueuse doit évidemment être nuancée. Ce texte n'est pas forcément destiné à une diffusion massive. S'il a pour objectif d'effrayer les ennemis des Russes, c'est d'abord pour plaire à Vladimir Poutine. Pour un diplomate, il est toujours de bon ton d'être dans les petits papiers du chef du Kremlin. 

Le président russe utilise lui aussi cette technique. Il inverse la situation et pose les Russes en victimes, forcés de réagir. "La guerre en Ukraine, c'est de la légitime défense, et on n'a pas d'autre choix que de continuer", avait-il déclaré dans son discours de Valdaï, en octobre 2025. 

La logique inversée,

À mesure que l'Europe augmente son armement, les Russes intensifient leurs attaques verbales envers l'Occident. Autre exemple : pour Moscou, la coalition des volontaires, ces pays soutenant l'Ukraine, est un signe d'escalade pour le Kremlin. La logique inversée, toujours. 

La propagande est telle que le peuple russe est persuadé que l'Otan veut attaquer la Russie. Le pays est verrouillé et les Russes ne se rebiffent pas contre leurs dirigeants. De son côté, Vladimir Poutine fait le pari d'une guerre très longue qui le maintiendrait au pouvoir.