Supprimer les pièces de 1 et 2 centimes comme Donald Trump : bonne ou mauvaise idée ?

Alors que les États-Unis annoncent ne plus produire de "pennies", on peut se questionner sur l'intérêt de conserver les pièces de 1 ou 2 centimes, qui coutent plus cher à produire que leur valeur en soi.

Centimes d'euros (Image d'illustration).

Crédit : Pixabay

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Donald Trump annoncer l'arrêt de la production de petites pièces, les pennies, aux États-Unis. Le président américain veut faire des économies "centime par centime". Son argument est que la pièce d'un penny coute plus cher à fabriquer que ce qu'elle vaut, ce qui est vrai. Mais figurez-vous que c'est la même chose en France avec l'Euro. Ça fait même plusieurs années qu'on réfléchit dans les instances européennes à supprimer les petites pièces rouges de 1 et 2 centimes. On attendait une décision en ce sens à la fin de l'année dernière, mais elle a finalement été repoussée.

Un rapport sénatorial de 2005 estime que fabriquer une pièce de 1 ou 2 centimes coute entre 4 et 5 centimes. Une source de La Monnaie de Paris, explique à RTL que ce prix a doublé, car le cours du cuivre, servant à faire les pièces rouges, a été multiplié par deux au cours des dernières années.

Une gestion des centimes qui coute très cher

Dans le rapport sénatorial, on fabriquait 500 millions de ces pièces en 2005 ! Mais ce n'est même pas ça le problème. Une pièce ne sert pas qu'une seule fois dans sa vie. Les pièces sont des signaux monétaires, on leur donne une valeur stable pour des décennies. On va donc amortir la pièce de 1 centime pendant ses 40 ans de vie. Le problème est la logistique derrière ce concept coute très cher.

Une pièce de 1 ou 2 centimes engendre temps perdu à faire des rouleaux pour les déposer ensuite à la banque. C'est très lourd à déplacer ensuite pour les transporteurs de fonds. Une pièce de 1 centime pèse 2,3 grammes. Ce poids s'accumule avec la multiplication de ces unités et exige une logistique pour trier les pièces et les remettre dans le circuit. Voilà qui rend les pièces rouges un peu obsolètes dans un monde où on paie de plus en plus par carte ou avec son téléphone.

Une monnaie que beaucoup souhaitent conserver

L'inflation est l'une des raisons clés de ne pas se séparer de cette monnaie encombrante. S'en délester serait politiquement risqué surtout après les deux années d'explosion des prix qu'on vient de connaitre. Si vous supprimez les 1 et 2 centimes, vous ne pouvez plus avoir le prix psychologique à 19 euros 99. C'est forcément arrondi au-dessus. Mais si on est honnête, l'impact sur le budget des ménages serait certainement marginal.

Pourtant, une enquête de la BCE a montré que 60% des européens tenaient à pouvoir continuer à payer en espèces. Vous avez aussi la recherche médicale (notamment contre le cancer) qui organise l'opération "pièces rouges" pour financer des programmes. D'ailleurs, ne plus utiliser ces centimes supprimerait aussi une vingtaine de postes à Pessac, là où sont conçues les petites pièces.

Cependant, des pays comme le Canada en 2012 ont déjà arrêté de produire ces unités. En revanche, pour l'Europe, on préfère laisser la petite monnaie au fond de nos poches pour le moment !

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