Leur rigidité budgétaire leur a valu le surnom de "frugaux". Un club resserré au sein de l'Union européenne et composé des cinq pays suivants : Autriche, Pays-Bas, Suède, Danemark et Finlande. Ces États sont très méfiants à l'égard du plan de relance défendu par le couple franco-allemand, et qui profiterait surtout aux pays du Sud, Italie et Espagne en tête, les plus touchés par les conséquences socio-économiques de la crise du Covid-19.
Mais ces derniers sont aussi ceux qui passent pour les moins respectueux de l'orthodoxie budgétaire aux yeux des "frugaux", qui bloquent tout accord depuis vendredi. D'où le marchandage intense qui se joue actuellement encore à Bruxelles entre les 27, au quatrième jour du sommet européen, le plus long depuis celui de Nice en décembre 2000.
Une réunion-marathon qui ne va pas sans une certains tension entre les protagonistes. La journée de dimanche a été marquée par le coup de semonce d'Emmanuel Macron. Lors du dîner, le président français a ainsi dénoncé la mauvaise volonté et les "incohérences" des frugaux. "Il y a eu une passe très dure. Le Président suivi par la chancelière (allemande Angela Merkel) a tapé du poing sur la table", a-t-on indiqué de source française.
Sur la table de ces âpres négociations, un fonds constitué par une capacité d'emprunt de 750 milliards d'euros pour relancer l'économie européenne, adossé au budget à long terme de l'UE (2021-2027) de 1.074 milliards d'euros. Ce plan est composé de 250 milliards de prêts, et surtout de subventions à hauteur de 500 milliards, qui n'auront pas à être remboursées par les États bénéficiaires.
Et c'est là que le bât blesse. Quatre pays dit "frugaux" - Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède - rejoints par la Finlande, émettent de profondes réserves sur cette proposition, qui devrait profiter avant tout à l'Italie et l'Espagne.
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a souligné que son pays rejetait "clairement la proposition actuelle". "Nous voulons bien sûr faire preuve de solidarité, mais nous avons également les intérêts des contribuables autrichiens à l'esprit", a-t-il tweeté.
L'unanimité nécessaire des 27 États membres rend donc en l'état un accord particulièrement difficile. Lundi, les dirigeants européens poursuivaient leurs discussions dans l'espoir de trouver un accord sur un plan de relance post-coronavirus.
Après avoir multiplié les gages envers les "frugaux", le président du Conseil européen, Charles Michel, médiateur du sommet, devrait présenter de revoir à la baisse la part de subventions dans le plan de relance à 750 milliards d'euros : 390 milliards, contre 500 milliards dans la proposition initiale.
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