Nord-Coréens et Américains mènent des négociations depuis plusieurs semaines. Le nouveau secrétaire d'État (en charge des affaires étrangères) est même allé à Pyongyang, avant même d’être officiellement confirmé à son poste par le Sénat, pour en discuter. Il a été reçu par Kim Jong-Un lui-même, ce qui n'était pas prévu.
L'un des sujets sensibles à trancher, c'est le lieu. Plusieurs pistes ont été évoquées. La Suède. Mais aussi la Suisse, où Kim Jong-Un a fait ses études. Pas question d’aller à Pyongyang pour les Américains. L’hypothèse Pékin a aussi été écartée.
Vendredi 27 avril, Donald Trump a dit que le choix potentiel des lieux s'est restreint à deux pays. La Maison Blanche a fait savoir dans la foulée quels sont ces deux pays : la Mongolie - où Kim pourrait se rendre en train, car il se méfie de l'avion - et Singapour, qui aurait les faveurs des diplomates américains.
Sauf que lundi 30 avril au réveil, le Président lui-même, sur Twitter, a lancé une consultation : "Est-ce que la Maison de la Paix/Maison de la Liberté, à la frontière de la Corée du Nord, serait un site plus représentatif, important et durable, qu’un pays tiers ? Je ne fais que demander !"
C'est l'endroit où Kim Jong Un a serré la main du président sud-coréen l'autre jour. Je vous l'avais raconté il y a quelques mois ici-même, lorsque j'y étais allé en reportage pour RTL sur place. Ce sont des petits bâtiments, aux couleurs de l'ONU, traversés par le 38e parallèle (la frontière du Nord et du Sud, héritée de la Guerre froide).
Mais c'est ce que beaucoup de diplomates américains essayent préciser d'éviter : donner l'impression que le président Trump s'avance jusqu'à la frontière nord-coréenne. Bref, que symboliquement Kim joue sur son terrain.
Au-delà des débats sur le lieu, c'est aussi ce qu'ils craignent sur le fond de la négociation : que Donald Trump soit trop empressé à conclure un accord, et cède trop facilement à Kim.
Par exemple, quand la Corée du Nord dit qu'elle s'engage à la dénucléarisation de la péninsule coréenne, est-ce que ça veut dire qu'elle conditionne la destruction de son arsenal nucléaire au démantèlement des infrastructures militaires en Corée du Sud ? Pour le Pentagone et le département d'État, pas question.
Certains parlent d'un prix Nobel pour Trump. C'est un sénateur républicain, l'un des plus va-t-en-guerre (qui lui conseillait encore il y a quelques mois de frapper la Corée du Nord), qui répète publiquement maintenant qu'il devrait avoir un Nobel.
Des partisans de Trump, le week-end dernier lors d’un meeting, ont crié "Nobel, Nobel !" L'intéressé a souri, visiblement flatté. Mais il sait que s'il veut vraiment l'avoir, il ne doit pas s'en vanter avant même d'avoir rencontré Kim. Il fait profil bas.
Le président sud coréen, qui a vraiment initié cette opération d’apaisement, a dit il y a quelques heures : "Le président Trump peut prendre le prix Nobel. Tout ce dont nous avons besoin, c'est de la paix".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte