Serbie : le président admis dans un hôpital militaire après son retour des États-Unis

Le président serbe Aleksandar Vucic a été admis dans un hôpital militaire à Belgrade après son retour des États-Unis, samedi 3 mai, a indiqué son cabinet. Les raisons de cette hospitalisation n'ont pas été précisées, mais des médias locaux évoquent un "malaise" qui l'a contraint à précipiter son retour.

À 55 ans, le président serbe "a été admis à l'Académie médicale militaire immédiatement après son atterrissage" à Belgrade, a déclaré son bureau dans un communiqué envoyé à l'AFP, précisant qu'il communiquerait "en temps utile" sur l'état de santé du président une fois obtenues "des informations plus détaillées".

Des médias serbes avaient évoqué un malaise qui l'aurait poussé à écourter sa visite aux États-Unis, lors de laquelle il avait prévu de rencontrer Donald Trump. Il a été pris d'un malaise vendredi 2 mai dans l'après-midi heure locale et a pris la décision de rentrer en Serbie après avoir consulté un médecin, selon la télévision nationale (RTS).

Élu président en 2017 après trois ans comme Premier ministre, Aleksandar Vucic avait été brièvement hospitalisé en 2019 pour des "problèmes cardiovasculaires". L'annonce de son hospitalisation survient alors qu'il est confronté à un mouvement de contestation sans précédent depuis des décennies déclenché par l'accident de la gare de Novi Sad. 

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Le 1er novembre, l'auvent en béton de cette gare, tout juste rénovée, s'était effondré, tuant 16 personnes dont deux enfants. De nombreux Serbes attribuent cet accident à la corruption qui aurait entaché les travaux de rénovation. 

Deux rencontres prévues avec Donald Trump

Le président serbe avait annoncé deux rencontres avec le président des États-Unis. Selon un journal proche du dirigeant nationaliste serbe, l'une d'entre elle devait avoir lieu à Mar-a-Lago, propriété de Donald Trump en Floride. 

Par ailleurs, lors d'une conférence de presse devant les médias serbes, il a annoncé jeudi 1er mai qu'il maintenait son plan de se rendre à Moscou, après le voyage aux États-Unis, pour assister aux commémorations de 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie, malgré les pressions européennes. Plusieurs figures de l'opposition ont qualifié le déplacement présidentiel de "fiasco" ou de "débâcle", parce que, selon eux, il n'aurait pas réussi à rencontrer son homologue américain.

La pression exercée par les manifestations a conduit à la démission du Premier ministre et à la chute du gouvernement. En réponse à la colère exprimée depuis six mois, Aleksandar Vucic a alterné appels au dialogue et accusations selon lesquelles les manifestants, surtout des étudiants, étaient manipulés de l'extérieur.