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Un canal du Kosovo a été attaqué, vendredi 29 novembre.
Crédit : ARMEND NIMANI / AFP
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Une explosion a endommagé un canal Ibar-Lepenac, vital pour l'approvisionnement en eau de milliers d'habitants et de deux centrales thermiques du Kosovo, dont l'arrêt plongerait le pays entier dans le noir, ce vendredi 29 novembre, laissant un trou béant dans l'un des murs en béton.
Dans ce contexte, le Conseil de sécurité a "approuvé des mesures supplémentaires pour renforcer la sécurité autour des installations et des services essentiels, tels que les ponts, les transformateurs, les antennes, les lacs, les canaux..." Samedi matin, "environ un quart" de l'approvisionnement en eau était assuré, a indiqué le Premier ministre kosovar, Albin Kurti.
Depuis vendredi soir, les environs du canal sont protégés par la Kfor, la force de l'Otan au Kosovo, a fait savoir l'organisation dans un communiqué.
La police "a procédé à des fouilles et à des arrestations", et "recueilli des témoignages et des preuves, les criminels et les terroristes devront affronter la justice et la loi", a indiqué Albin Kurti.
Dans un premier communiqué, publié après un Conseil de sécurité, dans la nuit, le gouvernement kosovar a affirmé que "les premières indications suggèrent" que cette explosion a été "orchestrée par l'État serbe, qui est doté des capacités pour mener une telle attaque criminelle et terroriste". "Nous tenons la Serbie pour responsable", a de nouveau assuré Albin Kurti, ce samedi.
Des accusations immédiatement démenties par Belgrade. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, la Serbie a rejeté toute responsabilité dans l'explosion et a condamné "avec la plus grande fermeté" cet "acte de sabotage inacceptable".
Ces accusations sont "sans fondement", "irresponsables" et "inquiétantes", a assuré de son côté le président serbe Aleksandar Vucic, qui "nie sans équivoque toute implication" de la Serbie. Ces "allégations infondées visent à ternir la réputation de la Serbie et à saper les efforts visant à promouvoir la paix et la stabilité dans la région", a-t-il également affirmé.
Marko Djuric, chef de la diplomatie serbe, a, de son côté, sous-entendu que le "régime" kosovar pourrait être "potentiellement impliqué" dans l'attaque.
La "destruction" du canal a été également dénoncée "avec la plus grande fermeté" par le principal parti politique des Serbes du Kosovo, la Liste serbe, proche de Belgrade. "Cet acte va absolument à l'encontre des intérêts du peuple serbe et nous réclamons à la Kfor et à Eulex (la mission européenne de police et de justice, NDLR) de mener une enquête en urgence", a indiqué le parti dans un communiqué.
Depuis vendredi soir, les appels au calme se sont multipliés. Aivo Orav, chef de la délégation de l'Union européenne au Kosovo, a dénoncé "l'attaque [...] qui prive d'eau une grande partie" du pays. "J'ai déjà proposé l'aide de l'UE aux autorités. L'incident doit faire l'objet d'une enquête et les responsables doivent être traduits en justice", a-t-il également déclaré.
"Ceux qui ont saboté les infrastructures essentielles au Kosovo doivent être tenus pour responsables", a abondé Miroslav Lajcak, le représentant de l'UE pour le dialogue entre le Kosovo et la Serbie.
Les États-Unis, via leur ambassade à Pristina, ont aussi fermement condamné "l'attaque contre des infrastructures critiques". La France a fait de même, appelant à une enquête qui permettra de "traduire les responsables en justice". La Turquie a, elle, appelé toutes les parties "à éviter l'escalade" et offert son aide à Pristina.
Tout en condamnant un "acte de sabotage", le Premier ministre albanais, Edi Rama, a estimé qu'il était temps pour l'UE de donner un nouvel élan aux discussions entre le Kosovo et la Serbie, qui n'a jamais accepté l'indépendance de son ancienne province proclamée en 2008. "Le format actuel [des discussions, NDLR] n'a pas produit les résultats escomptés et il est temps que le dialogue soit traité dans le cadre des relations bilatérales entre l'UE et le Kosovo ou la Serbie, qui sont l'un comme l'autre des États indépendants", a-t-il écrit.
Les relations entre Belgrade et Pristina ne sont jamais apaisées depuis la fin de la guerre en 1999. Les tensions connaissent des pics réguliers, notamment dans le nord du Kosovo où vit une importante communauté serbe.
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