En Turquie et en Syrie, le bilan des séismes ne cesse de s'alourdir, dépassant les 11.200 morts ce mercredi 8 février. On dénombre plus de 55.000 blessés et 23 millions de personnes pourraient être touchées par la catastrophe, selon l'OMS. En Turquie, le nombre de morts atteint les 8.574, a annoncé le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s'est rendu dans la ville de Kahramanmaras, épicentre du tremblement de terre, tandis qu'en Syrie 2.662 corps ont été retirés des décombres.
Selon le président turc, 50.000 personnes ont été blessées et secourues, trois jours après le sinistre. Les médecins et autorités syriennes pour leur part ont évoqué 5.000 blessés.
Dans un froid glacial, parfois sous la neige, les sauveteurs travaillent jour et nuit pour tenter de retrouver d'éventuels survivants dans les décombres du tremblement de terre d'une magnitude de 7,8, survenu lundi à l'aube. Le mauvais temps complique la tâche des secours et le ministre turc de l'Intérieur a averti mardi que les prochaines 48 heures seraient "cruciales" pour retrouver des survivants.
L'aide internationale, dont celle de la France, a commencé à arriver en Turquie où un deuil national a été décrété pour sept jours. Le décompte des morts s'y établit pour le moment à 6.234. Il s'agit d'ores et déjà du pire bilan que la Turquie ait connu depuis 1999, lorsque 17.000 personnes avaient péri, dont un millier à Istanbul. En Syrie, 2.470 morts ont été recensés à ce stade. Le bilan devrait "grimper considérablement car des centaines de personnes restent piégées sous les décombres", selon les Casques blancs (volontaires de la protection civile) dans les zones rebelles.
C'est devenu une ville fantôme où on n'entend plus que les plaintes
Un habitant d'Antioche
À Antioche, l'une des villes les plus touchées où se trouve l'envoyé spécial de RTL, la situation est tout simplement catastrophique. Bahar, un habitant de la commune, a témoigné au micro de RTL.
"Antioche, une ville qui existe depuis 2.300 ans, a disparu. Les immeubles se sont écroulés comme des châteaux de cartes, les monuments historiques de la ville, les églises, mosquées ou écoles se sont effondrés", décrit-il. "C'est devenu une ville fantôme où on n'entend plus que les plaintes, les clameurs des familles entières qui sont coincées sous les décombres".
Il assure que des décès sont annoncés "quasiment toutes les minutes. Chaque minute qui passe, ce sont des enfants qui meurent, des familles entières qui disparaissent".
Les premières équipes de secouristes étrangers sont arrivées mardi. Selon le président turc qui a déclaré l'état d'urgence pour trois mois dans les dix provinces touchées par le séisme, 45 pays ont proposé leur aide. L'Union européenne a mobilisé pour la Turquie 1.185 secouristes et 79 chiens de recherches auprès de 19 États membres dont la France, l'Allemagne ou la Grèce. Pour la Syrie, l'UE est en contact avec ses partenaires humanitaires sur place et finance des opérations d'aide. Le président américain Joe Biden a promis à M. Erdogan "toute l'aide nécessaire, quelle qu'elle soit". Deux équipes de secouristes devaient arriver mercredi matin en Turquie. La Chine a annoncé mardi l'envoi d'une aide de 5,9 millions de dollars ainsi que des secouristes spécialisés en milieu urbain, des équipes médicales et du matériel d'urgence.
Même l'Ukraine, malgré l'invasion russe, a annoncé l'envoi en Turquie de 87 secouristes. Les Émirats arabes unis ont promis 100 millions de dollars d'aide et l'Arabie saoudite, qui n'entretient pas de liens avec le régime de Damas depuis 2012, a annoncé la mise en place d'un pont aérien pour venir en aide aux populations affectées dans les deux pays.
En Syrie, l'appel lancé par les autorités de Damas a cependant surtout été entendu par son allié russe. Selon l'armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider les secours. Washington a indiqué mardi travailler avec des ONG locales en Syrie, insistant que ses "fonds iront bien sûr au peuple syrien, pas au régime" de Damas.
Le séisme a touché le point de passage de Bab al-Hawa, le seul pour la quasi-totalité de l'aide humanitaire aux zones rebelles en Syrie acheminée depuis la Turquie, selon l'ONU.
Le Croissant-Rouge syrien, qui opère dans les zones gouvernementales, a appelé l'UE à lever les sanctions contre Damas.
RTL relaie l'appel de la Fondation de France qui lance un appel aux dons pour apporter une aide d'urgence. 100.000 € ont déjà été mobilisés. Si vous souhaitez venir en aide aux victimes, aux familles, vous pouvez donner vous rendre sur le site de la Fondation de France.