Corée du Sud : la présidente Park Geun-Hye définitivement limogée

Une cheffe d'État congédiée par la justice. Empêtrée dans un immense scandale de corruption, la présidente de la Corée du Sud, Park Geun-Hye, a été officiellement destituée par la plus haute instance judiciaire du pays. Elle perd de ce fait son immunité présidentielle, ce qui l'expose à d'éventuelles poursuites.

Ses agissements "ont porté gravement atteinte à l'esprit (...) de la démocratie et de l'Etat de droit", a déclaré le numéro un de la Cour constitutionnelle. La décision unanime des juges de la Cour, qui valident ainsi la destitution le 9 décembre de Park Geun-Hye par l'Assemblée nationale, constitue le point d'orgue politique de ce scandale à rebondissements. Une élection présidentielle anticipée devra être organisée sous 60 jours.

Le scandale est centré sur la confidente de l'ombre de la présidente, Choi Soon-Sil, jugée pour avoir soutiré des millions de dollars à de grands groupes industriels. La Cour a estimé que Park Geun-Hye avait enfreint la loi en permettant à son amie de se mêler des affaires de l'État. "Le président doit user de son pouvoir conformément à la Constitution et aux lois et les détails de son travail doivent être transparents, afin que le peuple puisse évaluer son travail", dit l'arrêt. "Mais Mme Park a complètement dissimulé les ingérences de Mme Choi dans les affaires de l'Etat, les a démenties quand des soupçons ont émergé et a même critiqué ceux qui avaient émis ces soupçons".