Qu'est-ce que la "gangrène gazeuse", cette maladie de la Première Guerre mondiale qui sévit sur le front ukrainien ?

C'est une pathologie que l'on croyait disparue en Europe. La gangrène gazeuse a refait surface sur le front ukrainien, rapporte le quotidien britannique The Telegraph. Cette infection bactérienne mortelle à propagation rapide détruit les tissus musculaires. Elle est causée principalement par la bactérie Clostridium et porte le nom de "gangrène gazeuse" en raison des bulles de gaz qui se forment sous la peau.

Cette pathologie observée pendant la Seconde Guerre mondiale a fait sa réapparition en Ukraine en raison des bombardements russes par drones qui rendent compliquées les évacuations de blessés sur le front. "De tels délais d'évacuation n'ont jamais été observés au cours des 50 dernières années, probablement depuis la Seconde Guerre mondiale, voire avant. Et nous constatons des pathologies que nous n'avons jamais vues auparavant", confie au Telegraph un médecin volontaire dans la région de Zaporizhzhia. 

La gangrène gazeuse se développe dans les tissus nécrosés privés d'oxygène, entraînant douleur, gonflement et décoloration. Elle survient souvent après des blessures traumatiques, comme des blessures par balle, surtout lorsque les soins sont retardés, un problème fréquent en Ukraine actuellement.

Quel traitement ?

Le traitement de la gangrène gazeuse nécessite une ablation des tissus infectés et de fortes doses d'antibiotiques par intraveineuse. Sans traitement, le taux de mortalité approche les 100%. Pour mettre en place un traitement efficace, il est nécessaire de dépister les microbes responsables de l'infection, ce qui signifie faire des cultures et des tests de résistances aux antibiotiques. Des procédures souvent impossibles dans les hôpitaux de campagnes qui ont un accès limité aux laboratoires.

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En Ukraine, la résistance aux antibiotiques augmente. Le nombre de blessures de guerre, les traitements antibiotiques retardés ou incomplets et l'usage fréquent d'antibiotiques à large spectre, favorise la propagation des bactéries résistantes. D'où l'importance de réaliser des tests de résistance. 

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