Déjà enflammé, le ton est encore monté, mardi 15 octobre, entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avec un nouvel échange très ferme qui a porté cette fois sur le rôle de l'ONU dans la création de l'État d'Israël. Benjamin Netanyahu ne doit pas "s'affranchir des décisions de l'ONU", a averti mercredi 15 octobre Emmanuel Macron, selon des participants au Conseil des ministres, rappelant que c'est une résolution onusienne qui a "créé" l'État d'Israël.
"M. Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU", a lancé le chef de l'État, en allusion au vote en novembre 1947 par l'Assemblée générale des Nations Unies du plan de partage de la Palestine en un État juif et un État arabe.
"Et par conséquent, ce n'est pas le moment de s'affranchir des décisions de l'ONU", a-t-il poursuivi, alors qu'Israël mène une offensive terrestre contre le mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban, où sont déployés des Casques bleus.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies affirme que seuls l'armée libanaise et cette mission de paix de l'ONU (Finul) doivent être déployés dans le sud du Liban et stipule la cessation des hostilités des deux côtés de la frontière.
Mais Benjamin Netanyahu a affirmé que le Hezbollah utilisait "les installations et les positions de la Finul comme couverture afin de mener ses attaques" contre Israël, et a appelé dimanche le patron de l'ONU, Antonio Guterres, à mettre les Casques bleus "à l'abri immédiatement".
Emmanuel Macron doit, ce mardi 15 octobre, "réitérer ses condamnations auprès du Premier ministre israélien", selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
Le Premier ministre israélien a été piqué au vif par ces déclarations et n'a pas tardé à répondre à Emmanuel Macron. Dans un communiqué publié dans la journée à la suite d'un appel entre les deux dirigeants, Benjamin Netanyahu a tenu à adresser "un rappel" cinglant au président français : "Ce n'est pas la résolution de l'ONU qui a établi l'Etat d'Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d'indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l'Holocauste - notamment du régime de Vichy en France", a écrit le chef du gouvernement israélien.
Lors de leur échange, Emmanuel Macron a également condamné des "frappes indiscriminées israéliennes qui ne font qu'alourdir un bilan humain déjà insupportable, à Gaza comme au Liban", selon un compte-rendu de l'Élysée. Il a ensuite "insistement demandé à Israël de mettre fin à ces ciblages injustifiables", précisant que la France continuera de contribuer "à la pleine mise en œuvre de la mission de la Finul".
Mais les demandes du président français semblent être restées lettre morte. Benjamin Netanyahu a affirmé qu'il "était opposé à un cessez-le-feu unilatéral, qui ne changerait pas la situation sécuritaire au Liban", selon le communiqué de ses services.
Dans un discours, le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, a répondu en affirmant que "la solution" pour mettre fin à la guerre au Liban était "un cessez-le-feu", assurant que son mouvement ne serait "pas défait" par l'armée israélienne, qui mène depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays, appuyée par des frappes aériennes. "Comme l'ennemi israélien bombarde tout le Liban, nous avons le droit, en position de défense, d'attaquer partout dans l'entité ennemie israélienne, dans le centre, dans le nord et dans le sud", a-t-il également lancé.
Les États-Unis ont dans le même temps accru la pression sur Israël, se disant "opposés" à la campagne de bombardements menée sur Beyrouth et menaçant leur allié de suspendre leur aide faute d'une augmentation "spectaculaire" de l'assistance humanitaire à la bande de Gaza, au plus bas selon l'ONU.
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