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Donald Trump à la Maison-Blanche, le 6 octobre 2025.
Crédit : Jim WATSON / AFP
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Remporter le prix Nobel de la Paix est un objectif de longue date pour Donald Trump. Depuis son premier mandat en 2017, l'obsession du 47e président des États-Unis pour ce titre honorifique n'a cessé de se développer. Ces derniers mois, l'Américain a réaffirmé à maintes reprises sa volonté de rejoindre, le 10 octobre prochain, ce prestigieux palmarès.
Fin septembre, Donald Trump a lâché devant la tribune de l'Assemblée générale des Nations Unies que "tout le monde dit que je devrais avoir le prix Nobel". Assurant qu'il a mis fin à sept conflits, notamment celui entre l'Inde et le Pakistan, il a décrété que ne pas lui donner serait une "insulte" envers son pays.
Récemment, l'homme d'affaires américain a également observé que le compteur pourrait encore monter si ses efforts pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza s'avéraient fructueux.
Selon Garret Martin, professeur de relations internationales à l'American University, "Trump a la réputation d'être particulièrement friand de récompenses et de prix, il serait donc enchanté de cette reconnaissance internationale". "Par ailleurs, depuis qu'il a déclaré ses ambitions présidentielles il y a dix ans, il se présente comme le grand opposant à Barack Obama", or ce dernier a remporté le prix Nobel de la paix en 2009, a souligné l'expert.
La distinction accordée à l'ancien président démocrate, neuf mois à peine après sa prise de fonction à la tête des États-Unis, avait suscité, et continue de susciter; de vifs débats. "Si je m'appelais Obama, j'aurais reçu le prix Nobel en dix secondes" a déclaré Trump en octobre 2024. Trois autres présidents américains ont été honorés : Theodore Roosevelt, Woodrow Wilson, Jimmy Carter.
Donald Trump peut se targuer d'un certain nombre de soutiens dans sa quête honorifique. Le Pakistan l'a nommé pour le prix, tout comme le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Pendant une réunion début juillet à la Maison-Blanche, une journaliste avait demandé aux présidents du Liberia, du Sénégal, de Mauritanie, de Guinée-Bissau et du Gabon si le dirigeant méritait cette récompense. Entendant les réponses généralement flatteuses des dirigeants africains, Trump, ravi, avait déclaré : "Je pourrais faire ça toute la journée."
Le Forum des familles, la principale organisation de proches d'otages en Israël, a lui aussi appelé à lui décerner le prix, pour sa "détermination à instaurer la paix" dans la région. Le patron du géant de la pharmacie Pfizer, Albert Bourla, s'est ajouté à ce chœur, en estimant récemment que le développement à grande vitesse d'un vaccin contre le Covid-19, pendant le premier mandat Trump, "méritait" la prestigieuse distinction.
Ces soutiens doivent toutefois être nuancés. Des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes peuvent proposer un nom au comité Nobel: parlementaires et ministres, certains professeurs d'université, membres du comité eux-mêmes, anciens lauréats... Et évoquer la prestigieuse récompense est devenu, pour certains dirigeants étrangers, un signe de bonne volonté diplomatique à l'égard d'un président américain qui a mis sens dessus dessous l'ordre international.
En parallèle, nombre d'experts jugent très exagéré le bilan de "faiseur de paix" revendiqué par le président américain et s'inquiètent des répercussions de sa ligne. Ils estiment que les chances de Donald Trump cette année sont quasiment nulles.
"Non, ce ne sera pas Trump cette année", a affirmé, auprès de l'AFP, le professeur suédois Peter Wallensteen, spécialiste des questions internationales. "Mais peut-être l'an prochain ? D'ici là, la poussière sera retombée autour de ses diverses initiatives, notamment sur la crise de Gaza", a-t-il ajouté.
Retrait des organisations internationales et traités multilatéraux, guerre commerciale "y compris contre de vieux amis et alliés", convoitises sur le Danemark, recours à l'armée dans des villes américaines, attaques contre la liberté académique et d'expression... la liste des griefs est longue.
"Au-delà de ses tentatives de médiation pour Gaza, on constate des politiques qui vont à l'encontre des intentions et des principes énoncés dans le testament de Nobel", à savoir la coopération internationale, la fraternité entre les peuples et le désarmement, a noté la directrice de l'Institut de recherche sur la paix d'Oslo, Nina Graeger.
"Nous regardons le tableau dans son intégralité", a expliqué Jørgen Watne Frydnes, le président du comité de cinq membres qui attribue le Nobel de la paix. D'après lui, "c'est l'organisation ou la personnalité dans son ensemble qui compte. Mais ce que nous examinons avant tout, c'est ce qu'ils ont concrètement accompli au service de la paix".
Le Nobel sera attribué vendredi à 11 heures à Oslo dans un contexte sombre : depuis le début de ces statistiques en 1946, jamais le nombre de conflits armés impliquant au moins un État n'a été aussi élevé qu'en 2024, selon l'université suédoise d'Uppsala.
Des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes peuvent proposer un nom au comité Nobel. Cette année, la nomination devait être déposée avant le 31 janvier. La professeure de droit Anat Alon-Beck a ainsi soumis le nom du président américain aux cinq personnalités composant le comité, désignées par le Parlement norvégien.
Elle a indiqué à l'AFP l'avoir fait en raison de "l'extraordinaire autorité" et du "talent stratégique" qu'il a selon elle montrés pour "promouvoir la paix et assurer la libération des otages" retenus dans la bande de Gaza.
Le principal intéressé a reconnu en juin, non sans le déplorer amèrement que "quoi que je fasse, je n'aurai pas le prix Nobel". En février, en présence de Benjamin Netanyahu, il avait lancé : "Je le mérite mais ils ne me le donneront jamais."
À en croire le journal norvégien Dagens Naeringsliv, cela ne l'empêche pas pour autant de tâter le terrain. Selon cette source, le président américain a abordé le sujet fin juillet avec le ministre norvégien des Finances, Jens Stoltenberg, qu'il connaît bien depuis que celui-ci a dirigé l'Otan.
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