Donald Trump : "Il se moque de tout", analyse Nicolas Tenzer, spécialiste des relations internationales, sur RTL

En six mois à la Maison-Blanche, Donald Trump a suscité de vives controverses, tant aux États-Unis qu'à l'international. Son retrait des États-Unis de l'Unesco, les tensions croissantes avec l'Union européenne sur les droits de douane, et l'affaire Epstein ont creusé un fossé entre lui et sa base républicaine.

Le président américain Donald Trump fait un geste vers la presse à la fin d'une réception avec des membres républicains du Congrès à la Maison-Blanche à Washington, DC, le 22 juillet 2025.

Crédit : ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

TRUMP- Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po, spécialiste des relations internationales est l'invité de RTL Matin

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TRUMP- Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po, spécialiste des relations internationales est l'invité de RTL Matin

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Aux États-Unis comme à l’international, Donald Trump continue de diviser. Après seulement six mois passés à la Maison-Blanche, son mandat est déjà marqué par une série de décisions controversées et de prises de position brutales : retrait de l’UNESCO, guerre commerciale ouverte avec l’Union européenne, gestion trouble de l’affaire Epstein… Le président américain semble suivre une stratégie difficile à cerner, oscillant entre nationalisme assumé et provocation permanente.

Invité de RTL Matin, Nicolas Tenzer, spécialiste des relations internationales et enseignant à Sciences Po, décrypte les intentions de Trump et les conséquences de ses actes.

Dès le 1ᵉʳ août, de nouveaux droits de douane de 30% s’appliqueront à tous les produits importés de l’Union européenne. Une mesure perçue comme un acte de défiance à l’égard des alliés historiques des États-Unis.

"Je pense qu'il se moque de tout. Il ne se soucie pas de l'Europe, c'est à peine s'il sait où c'est. Il ne connaît certainement pas l'ensemble des pays européens, il connaît quelques personnalités (...) mais pour lui, ce sont des petits. Il ne sait pas que le budget de l'Europe (y compris Norvège, Royaume-Uni) a un budget et une puissance commerciale équivalente à celle des États-Unis", affirme Nicolas Tenzer, au micro de RTL.

Affaire Epstein : le malaise grandit dans la base républicaine

Sur le plan intérieur, Donald Trump est également fragilisé. L’affaire Epstein, du nom du délinquant sexuel notoire longtemps entouré de personnalités influentes, continue de hanter son mandat. Alors qu’il avait promis la transparence pendant sa campagne, le président semble aujourd’hui éviter soigneusement le sujet. Face à cette perte de confiance, Trump redirige l’attention. Pour rallier ses partisans, il attaque désormais Barack Obama, son prédécesseur démocrate.

"Il peut tout se permettre, parce que là, évidemment, c'est une forme d'affolement, parce qu'il se rend bien compte que son électeur de base ne le suit plus, Trump, et donc, qu'est-ce qu'il fait ? Il attaque violemment, il attaque effectivement Obama", poursuit l’expert.

"Il déteste le multilatéralisme"

Le retrait des États-Unis de l’UNESCO, annoncé mardi, illustre une fois de plus la volonté de Donald Trump de se désengager des grandes institutions internationales. Washington accuse l’organisation de promouvoir des causes "clivantes" et de faire preuve d’un parti pris anti-israélien.

"Il va vraisemblablement se retirer d'un certain nombre d'autres organisations qui ont un rôle très important (…) parce qu'il déteste le multilatéralisme. Il considère que les États-Unis seuls, ce sont les États-Unis sans ces organisations internationales", explique Nicolas Tenzer, auteur de Fin de la politique des grandes puissances, aux éditions de l'Observatoire.

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