À couteaux tirés. Le camp démocrate a offert un débat hargneux dont Michael Bloomberg a été la cible privilégiée, mercredi 19 février à Las Vegas. Le ton est immédiatement monté entre les candidats qui s'affrontent dans le cadre de la primaire démocrate, pour défier Donald Trump en novembre.
"J'aimerais parler de notre adversaire. Un milliardaire qui traite les femmes de grosses nanas et de lesbiennes à tête de cheval. Et non je ne parle pas de Donald Trump. Je parle de Michael Bloomberg", a lancé Elizabeth Warren, provoquant des cris stupéfaits dans la salle.
Dans la foulée, la sénatrice progressiste l'a accusé d'avoir "soutenu des politiques racistes", en référence notamment aux interpellations et fouilles arbitraires ("stop-and-frisk"), accusées d'avoir suscité une explosion des contrôles au faciès à New York lorsqu'il était maire de la ville.
Cette pratique, pour laquelle Mike Bloomberg s'est récemment excusé après l'avoir longtemps défendue, visait les "Afro-américains et les Hispaniques de façon indécente", a tonné Bernie Sanders.
Face à ces accusations reprises par d'autres sur le plateau, Michael Bloomberg a cherché à se présenter en démocrate le plus apte à gagner la présidentielle du 3 novembre, en taclant notamment le socialiste Bernie Sanders, qui n'a, selon lui, "aucune chance de battre le président Trump".
"Qui peut battre Donald Trump? Et qui peut faire le travail s'il arrive à la Maison Blanche? Je dirais que je suis le candidat qui peut faire ces deux choses", a ajouté Michael Bloomberg en rappelant son passé de maire de New York et ses investissements dans des causes philanthropes.
Les démocrates prennent un énorme risque si on ne fait que remplacer un milliardaire arrogant par un autre"
Elizabeth Warren
"Les démocrates prennent un énorme risque si on ne fait que remplacer un milliardaire arrogant par un autre", a au contraire lancé Elizabeth Warren. N'ayant pas affronté de débat depuis plus d'une décennie, Michael Bloomberg a parfois semblé en retrait, passant d'un ton hésitant à des accents plus fermes. Trop, parfois, au goût du public qui l'a hué après certaines réponses jugées cassantes.
Neuvième homme le plus riche du monde en 2019 selon Forbes, Michael Bloomberg se présente en candidat capable de rassembler au centre. Le patron de l'agence de presse Bloomberg finance sa candidature à coup de centaines de millions de dollars tirés de ses fonds personnels.
Il a opté pour une stratégie rarissime dans l'histoire des primaires américaines: faire l'impasse sur les quatre premiers Etats qui votent en février. Il n'entrera donc dans la course que lors du "Super Tuesday" du 3 mars, lorsque 16 autres Etats voteront.
Le sénateur indépendant Bernie Sanders a également reçu sa part d'attaques nourries. Le grand favori dans les sondages, âgé de 78 ans, connaît lui une forte poussée depuis ses excellents résultats dans les deux premiers Etats qui ont voté: l'Iowa et le New Hampshire.
Il arrive désormais nettement en tête de la moyenne nationale des sondages établie par le site RealClearPolitics (27,8%), devant l'ancien vice-président modéré Joe Biden (17.8%), 77 ans. Elizabeth Warren est quant-à-elle en perte de vitesse à la quatrième place (12,3%), suivie par deux modérés avec le vent en poupe, l'ex-maire de South Bend Pete Buttigieg (10,3%) puis la sénatrice Amy Klobuchar (6,4%).
Forts de ses réussites dans l'Iowa et le New Hampshire, Pete Buttigieg a tenté mercredi de se présenter en alternative. "La plupart des Américains ne s'y retrouvent pas s'ils doivent choisir entre un socialiste qui pense que le capitalisme est à la racine de tous les maux et un milliardaire qui pense que l'argent doit être à la racine de tous les pouvoirs", a-t-il lancé. Reste à savoir si l'argument pèsera suffisamment samedi pour le démarquer de Bernie Sanders et de Michael Bloomberg, lors de la primaire du Nevada.
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