Le 5 novembre 2024, les électeurs américains se rendront aux urnes pour élire leur président pour les quatre prochaines années. Contrairement au système français, l'élection américaine se fait au suffrage indirect : les citoyens américains choisissent la couleur politique des grands électeurs de leur État. Ces derniers forment le collège électoral et élisent officiellement le président. Cette "seconde élection présidentielle" se déroulera le 17 décembre.
Lorsqu'un candidat est en tête dans un État, il "remporte" tous les grands électeurs de cet État. La règle du "winner-takes-all" attribue l'ensemble des grands électeurs d'un État au candidat qui obtient la majorité simple. Cependant, il est important de noter que 48 États sur 50 suivent cette règle, ainsi que le District de Columbia, qui, bien qu'il ne soit pas un État, est représenté au collège électoral.
Le collège électoral américain est donc composé de 538 grands électeurs. Il faut en obtenir 270 pour remporter l'élection présidentielle, et leur nombre est proportionnel à la population de chaque État. Il est calculé en additionnant le nombre de sénateurs et de représentants, avec un minimum de trois grands électeurs par État.
Ce système entraîne une légère surreprésentation des États moins peuplés. L'Alaska, le Wyoming et le Vermont, ont chacun trois grands électeurs, proportionnellement cela correspond à plus de quatre grands électeurs pour un million d'habitants. Tandis que la plupart des États ont en moyenne un à deux grands électeurs par million d'habitants.
Dans la plupart des États, les dynamiques politiques garantissent presque toujours la victoire d'un camp ou de l'autre : la Californie, le Colorado et l'État de New York votent traditionnellement pour les démocrates, tandis que l'Alaska, l'Idaho et l'Alabama se prononcent pour les républicains. En conséquence, les candidats visitent moins fréquemment ces États, car leur victoire y semble soit assurée, soit très difficile à obtenir.
Pour être candidat au poste de grand électeur, certaines conditions sont requises au niveau national : être né aux États-Unis, être âgé d'au moins 35 ans, et vivre sur le territoire national depuis au moins 14 ans. L’alinéa 2 de l’article II de la Constitution des États-Unis dispose que le président et le vice-président sont choisis par des grands électeurs "de la manière prescrite par sa législature", sans toutefois spécifier cette méthode. En revanche, cet article indique clairement qu’"aucun sénateur ou représentant ne pourra être nommé électeur".
Dans la pratique, les grands électeurs sont souvent des personnalités ayant rendu service au parti ou au candidat, comme des membres du parti, des lobbyistes, des élus locaux ou même des politiciens à la retraite.
Trente-trois États ainsi que le District de Columbia ont instauré des lois qui obligent les grands électeurs à respecter le vote populaire afin d’éviter les cas de "grands électeurs déloyaux" ("faithless electors"). Ces lois prévoient des sanctions, comme des amendes (500 dollars en Caroline du Nord et l’annulation du vote). Ou encore la désignation d’un électeur remplaçant, comme c'est le cas au Montana ou au Nevada.
Étant donné que les grands électeurs sont choisis par les partis ou les candidats, les situations de "trahison" sont rares. Cependant, il y a eu quelques exceptions : lors de l'élection de 2000, la grande électrice démocrate Barbara Lett-Simmons a choisi de s'abstenir plutôt que de voter pour Al Gore. Cet incident n'a pas affecté le résultat final, le républicain George W. Bush ayant remporté l'élection avec 271 voix sur 538.
L’élection présidentielle américaine est un scrutin indirect, ce qui signifie qu'il est possible de remporter la majorité des voix à l'échelle nationale (popular vote) mais pas la majorité des grands électeurs. Dans ce cas, c'est le candidat qui a obtenu le plus de grands électeurs qui l'emporte.
Cet événement s'est produit cinq fois dans l'histoire des États-Unis, dont deux fois au XXIe siècle : en 2000, lorsque le démocrate Al Gore a reçu 543.895 voix de plus que le républicain George W. Bush, et en 2016, quand la démocrate Hillary Clinton a obtenu 2,86 millions de voix de plus que le républicain Donald Trump.
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