Présidentielle américaine 2016 : le vote anticipé livre quelques tendances

Si Donald Trump voit sa campagne entachée de nombreuses accusations de sexisme ou d'agressions sexuelles, Hillary Clinton fait, elle, face à un tout autre problème. Ses envois d'emails sensibles, lorsqu'elle était secrétaire d'État, avec une messagerie non sécurisée. Les deux candidats à la présidentielle américaine traînent donc chacun leurs propres casseroles, à quelques jours de l'élection.

Le vote anticipé permet d'établir les premiers constats. D'une part, dans certains États, les électeurs démocrates se sont déplacés en plus grand nombre que les républicains. Et si cela apparaît de bon augure pour Hillary Clinton, celle-ci peut tout de même craindre la faible participation des jeunes et des noirs au vote anticipé, deux catégories d'électeurs sur lesquels avait pu compter le dernier candidat démocrate à la fonction suprême, Barack Obama.

Les femmes, blancs libéraux et Hispaniques ont voté Clinton

En revanche, l'ancienne première dame pourra certainement compter sur la mobilisation des électeurs de Chicago, où le président actuel a démarré sa carrière politique et où il avait bénéficié d'une forte participation des votants. Dans le même temps, d'autres catégories démographiques favorables à Hillary Clinton ont été plus mobilisées que les autres, lors du vote anticipé. Il s'agit des femmes, des blancs libéraux et des hispaniques.

Autre enseignement du vote anticipé : l'avantage d'Hillary Clinton dans le Nevada, la Virginie et le Colorado, qui sont des États-clés, des circonscriptions susceptibles de faire basculer l'élection présidentielle. Dès lors, Michael McDonald, professeur à l'université de Floride, estime qu'"on peut presque parler d'échec et mat, parce que (Donald) Trump devrait gagner presque tous les autres États-clés" pour remporter l'élection.

Tout peut encore changer

Enfin, il est important de noter que la réouverture de l'enquête du FBI sur les emails d'Hillary Clinton a modifié le rapport de force dans les intentions de vote, notamment dans un sondage ABC-Washington Post. Selon ce dernier, paru mercredi 2 novembre, Donald Trump serait en tête avec 46% des intentions de vote, contre 45% pour sa rivale.