Il ferait basculer la Cour suprême des États-Unis aux mains des conservateurs. Brett Kavanaugh a été choisi par Donald Trump pour remplacer Anthony Kennedy, qui prend sa retraite, pour devenir un des juges de la plus haute juridiction du pays chargée de défendre les droits fondamentaux des Américains. Anthony Kennedy est conservateur, mais considéré progressiste sur plusieurs sujets.
Jeudi 20 septembre, le Sénat aurait dû voter pour confirmer sa candidature pour un siège à vie, en vue d'un vote final à la fin du mois. Le calendrier est bouleversé après les accusations d'agression sexuelle le visant. Christine Blasey Ford, 51 ans, affirme qu'au début des années 1980, lorsque Brett Kavanaugh était scolarisé dans la proche banlieue de Washington, ce dernier et un ami "complètement ivre" l'auraient coincée dans une chambre lors d'une soirée.
Brett Kavanaugh l'aurait maintenue de force sur un lit, avant de se livrer à des attouchements par dessus ses vêtements, qu'il aurait tenté sans succès de lui retirer.
Des accusations qu'il nie farouchement. Mais qui forcent le Sénat à modifier le calendrier de sa nomination. Le 24 septembre prochain, une audience publique entre les protagonistes est organisée.
S'il risque d'être confirmé à la Cour suprême, le profil du candidat de 53 ans était déjà polémique avant l'accusation d'agression sexuelle.
Ce fils de juge (sa mère était juge à la Circuit Court Judge), est un catholique conservateur qui s'oppose à beaucoup de sujets progressistes.
Il se place par exemple contre les efforts pour lutter contre la pollution de l'air.
Mais ce sont surtout ses convictions sur les droits des femmes, et en particulier le droit à l'IVG, qui font grincer les opposants. Il s'inscrit ainsi dans la lignée des convictions portées par Donald Trump depuis la campagne présidentielle.
"Le juge Kavanaugh a refusé de dire" s'il estimait que les décisions de la Cour suprême touchant à l'avortement - notamment l'arrêt historique Roe v. Wade qui en 1973 a légalisé l'IVG dans tout le pays - pouvaient être remises en cause", s'est par exemple agacé le chef démocrate du Sénat, Chuck Schumer pour qui "cela devrait faire trembler tout Américain qui croit au droit des femmes à disposer de leur corps".
C'est pourquoi, lors de son audition au Sénat, plusieurs femmes étaient venues protester contre sa candidature déguisées en The Handmaid's Tale, la série féministe.
Sur la question de la contraception, il n'est pas beaucoup plus progressiste. Le troisième jour de ses auditions, face au sénateur Ted Cruz, Brett Kavanaugh a été interrogé sur la contraception.
Il y a plusieurs années, alors juge à la Cour d'appel du circuit de Columbia, il s'était rangé du côté d'une organisation religieuse qui refusait de mettre à disposition de ses employées des moyens de contraception, pourtant munies d'une assurance.
Il répond alors à Ted Cruz, que selon lui, l'organisation "avait le sentiment d'être complice d'un avortement par médicament". Le fait d'avoir assimilé la contraception à l'acte d'avorter a fait bondir les opposants à sa nomination et défenseurs des droits des femmes.
Un autre événement n'a pas aidé à redorer sa popularité. Le 4 septembre, alors que le père d'une victime de la fusillade dans un lycée de Floride, à Parkland, a voulu lui serrer la main, le juge est resté ferme et passif, les mains sur son costume et le regard méprisant.
"J'ai tendu la main pour me présenter en tant que père de Jaime Guttenberg. Il a retiré sa main, m'a tourné le dos et est parti, raconte le père de la victime sur Twitter. Je pense qu'il ne voulait avoir rien à faire avec la réalité de la violence par armes à feu."
Finalement, Brett Kavanaugh s'est excusé en expliquant qu'il ne connaissait pas l'identité de la personne qui a voulu lui serrer la main. Mieux, qu'il pensait que c'était un manifestant, rapportent les médias américains. Mais il affirme qu'il aurait répondu à son geste s'il avait fait le rapprochement.
Ce qui ne change rien à la position de Brett Kavanaugh sur les armes à feu. Sans surprise, il les défend. "Les pistolets semi-automatiques n’ont traditionnellement pas été interdits et sont communément utilisés par des citoyens dans des actes de légitime défense chez eux, à la chasse et pour d’autres usages légaux", argumente-t-il par exemple, comme le rapporte L'Obs.
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