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Pétrolier de la flotte russe fantôme : ce que la justice française reproche au commandant chinois

Après avoir intercepté un pétrolier de la flotte fantôme russe au large de ses côtes, la France a interpellé son équipage. Le commandant, de nationalité chinoise, sera jugé dans un an pour seul "refus d'obtempérer".

Vue aérienne du pétrolier Boracay

Crédit : Damien MEYER / AFP

Philippine Rouvière Flamand & AFP & Thomas Prouteau

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Le commandant, de nationalité chinoise, du pétrolier de la flotte fantôme russe "Boracay", arraisonné par les autorités françaises, sera jugé pour seul "refus d'obtempérer" par le tribunal de Brest le 23 février 2026, a annoncé le parquet à l'issue de sa garde à vue.

Le parquet de Brest avait ouvert une enquête pour "défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon" et "refus d'obtempérer", puis placé en garde à vue "le capitaine et son second, tous deux de nationalité chinoise".

Samedi 27 septembre, le pétrolier sous sanction européenne, qui transportait "une importante cargaison de pétrole", selon les autorités judiciaires, avait été arraisonné. Il fait partie de la flotte fantôme russe, qui permet à la Russie de contourner les sanctions européennes. 


Cette flotte est constituée de navires d’armateurs opaques, installés dans des paradis fiscaux et utilisés par le Kremlin pour financer son effort de guerre, en contournant les sanctions occidentales contre la vente de pétrole russe. Elle serait composée de 600 à 1.000 navires, selon Emmanuel Macron. 

Des zones d'ombre restent à éclaircir

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Le capitaine, de nationalité chinoise, ainsi que son second, sera jugé pour refus d'obtempérer, une infraction passible d'un an de prison, en cas de refus de répondre à l'injonction d'une autorité maritime. En l'occurrence, le Boracay surveillé depuis son départ du Danemark il y a quelques jours, n'a pas été en mesure de justifier de son pavillon lorsqu'il est arrivé au large des côtes françaises. Mais il a continué sa route. 

Une frégate militaire française s'est donc portée à sa hauteur samedi pour le contraindre à rejoindre un point fixé par le procureur de Brest, chargé d'une enquête pour défaut de pavillon et refus d'obtempérer. C'est dans ce cadre que des commandos marines sont montés à bord pour escorter notamment un officier de police judicaire de la gendarmerie qui a procédé à l'interpellation du capitaine et de son second.

Pour l'heure, on ne sait pas si la justice ou l'armée ont procédé à une inspection détaillée du navire. Mais la question se pose puisqu'un site spécialisé a évoqué la possibilité que le navire ait été utilisé comme plateforme de lancement pour les drones qui ont survolé des sites militaires au Danemark fin septembre. Emmanuel Macron a toutefois appelé à la prudence ce matin sur cette hypothèse.

Le comandant en second du bateau a été relâché sans suite. Ni lui, ni son capitaine ne sont poursuivis pour le défaut de pavillon du Bocaray qui a changé plusieurs fois de pays d'attache, son dernier étant le Bénin. En revanche, l'enquête de la justice française se poursuit afin d'identifier l'armateur du bateau, et son lien possible, notamment avec le Kremlin. Dans ce cadre, le pétrolier fantôme reste pour l'instant à l'arrêt au large de Saint-Nazaire.

Macron réunit les chefs d'état-major européens en urgence

En parallèle, Emmanuel Macron a annoncé jeudi une réunion de chefs d’état-major européens, "en coordination avec l'OTAN, dans le cadre de la coalition des volontaires", dans les "prochains jours", pour agir contre cette flotte fantôme. Le président français a aussi plaidé pour franchir un "pas" dans "la politique d'entrave" de ces navires. 

Pour le chef de l'Etat, "il est extrêmement important d’accroître la pression sur la flotte fantôme parce que ça réduit clairement la capacité de la Russie à financer son effort de guerre" en Ukraine, a-t-il expliqué à l’ouverture d’un sommet de la Communauté politique européenne (CPE), jeudi 2 octobre à Copenhague.

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