3 min de lecture

"On essaie chaque soir de lister quelques raisons d'être heureux" : comment les Ukrainiens s'habituent à la vie sous les bombes

L'Ukraine est toujours la cible d'attaques de drones et des missiles russes lancés sur ses infrastructures énergétiques, ce qui crée des coupures d'électricité et de gaz plusieurs heures par jour. Deux habitants ont raconté à RTL comment ils s'adaptaient.

Vue du site d'une attaque russe nocturne à Kiev, en Ukraine, le 23 octobre 2025.

Crédit : AFP

Comment les habitants s'habituent à la vie sous les bombes en Ukraine

00:03:27

Sophie Joussellin - édité par Léa Deseille

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

En Ukraine, après plus de trois ans de guerre, les habitants subissent toujours régulièrement des attaques de drones et des missiles russes. Parfois, ces engins sont lancés sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, ce qui a évidemment des conséquences comme des coupures d'électricité, de gaz de plusieurs heures pour des habitants qui doivent gérer et s'habituer. Deux habitants, l'un à Kiev et l'autre à Kharkiv, ont raconté à RTL comment ils vivent malgré ces conditions. 

Yévguéni est artiste peintre, il habite avec sa femme et ses deux filles dans une maison dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. Leur vie est rythmée par les coupures d'électricité. "En général ça dure 10 à 12 heures, mais aujourd'hui on a eu que deux ou trois heures d'électricité. Vous savez on est des gens simples. Toute l'année, on achète des légumes, de la viande, on les congèle pour l'hiver et là tout est foutu on va devoir le manger ou le donner", déplore-t-il auprès de RTL.  

Julien lui vit à Kiev, en rentrant du travail, il a eu une bien mauvaise surprise "Ce matin j'ai eu de l'électricité, par contre en rentrant chez moi je n'en ai pas eu. J'habite au 24e étage donc ça fait des journées un peu sportives", ironise-t-il. Il a monté 24 étages à pied ce soir

Apprendre à vivre avec les bombardements

Face à ces événements, les habitants n'ont d'autre choix que d'opter pour la débrouille. En prévision d'un hiver qui s'annonce difficile, Yévguéni utilise avec parcimonie son groupe électrogène qui lui permet de se chauffer. "J'ai acheté du carburant l'hiver dernier, mes réserves commencent à s'épuiser, et quand il n'y a pas on gèle, on a un poêle à bois, on a fait des réserves de bois toute l'année, c'est hors de prix et on n'a pas le droit d'aller en forêt pour en ramasser, on risque une amende", explique-t-il à RTL.

À lire aussi

Dans la capitale, Julien s'adapte lui aussi pour avoir un semblant de vie normale. "Pour faire fonctionner le routeur internet, j'ai une batterie de voiture qui permet de travailler à la maison, j'ai aussi des lampes à batterie, dès que l'électricité revient, on recharge tout", confie l'homme qui vit en Ukraine depuis plus de dix ans. 

Je me suis achetée une petite gazinière de camping, on s'habitue et puis on s'adapte, on est obligé de vivre avec de toutes façons

Julien, un habitant de Kharkiv, à RTL

Malgré les conditions, il n'envisage pas de quitter la capitale. En plus des coupures d'électricité, les Ukrainiens doivent surtout s'habiter aux bombes et aux drones lancés sur leur territoire. Leur vie peut basculer d'une minute à l'autre. 

Julien du haut de son 24e étage est assez fataliste quand les drones et missiles traversent le ciel de Kiev. "Quand j'aime dire, en plaisantant, ça fait un peu le 14 juillet des fois. À chaque fois qu'il y a des alertes je vais pas forcément à la fenêtre parce que c'est quand même assez risqué, donc je me déplace dans une pièce à côté et ensuite, je croise les doigts et j'essaie quand même de dormir malgré tout", raconte Julien. "Je pense qu'il y a une certaine résilience, ici les gens moi, je les trouve vraiment très fort par rapport à la situation. Malgré ça, y en a encore qui arrivent à sourire, à rire, on vit quoi."  

À écouter

Ukraine : une jeunesse sacrifiée ? (1/2)

00:24:12

À Kharkiv, Yévguéni, sa femme et ses filles luttent pour garder espoir et revivre des jours plus heureux. "Je me souviens juste d'une époque où on pouvait flâner dans Kharkiv le soir, pour éviter d'être déprimé, on essaie chaque soir de lister quelques raisons d'être heureux, mais il y a des moments de désespoir. Il y a quelques mois, une nuit, on entendait des drones voler très bas, tout ce que nous avons pu faire c'est de nous serrer les uns contre les autres", se rappelle le père de famille. Selon l'ONU, les bombardements russes ont tué au moins 150 civils ukrainiens en octobre.

L'équipe de l'émission vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte