Nouvelle-Zélande : 250.000 victimes d'abus dans des institutions publiques
VU DANS LA PRESSE - Ces enfants, jeunes adultes et adultes ont été victimes de maltraitances entre 1950 et 1999 dans des orphelinats et institutions de soins.

C'est un constat dramatique que dresse la Nouvelle-Zélande sur ses institutions. Selon la Commission royale qui a été chargée d'une enquête nationale sur le sujet, au moins 250.000 personnes ont été victimes de maltraitances dans des institutions de l'État entre 1950 et 1999. Au total, 655 000 enfants, jeunes adultes et adultes ont vécu dans les orphelinats, foyers pour personnes handicapées et institutions de santé mentales néo-zélandaises sur cette même période.
L'enquête avait été lancée en février 2018 à la demande de la Première ministre, Jacinda Ardern. Des victimes réclamaient depuis plusieurs années que la lumière soit faite sur les abus qu'elles avaient subis.
La Commission royale a rendu un rapport provisoire ce mercredi 16 décembre, dont le contenu est rapporté par le Guardian. Les personnes qui ont été le plus maltraitées sont selon ce rapport les membres des "segments les plus désavantagés ou marginalisés de la communauté, en particulier les familles Maori, les familles du Pacifique, les enfants de milieux paupérisés, les personnes handicapées et les femmes et filles".
Les maltraitances évoquées par la commission sont à la fois des sévices physiques et des abus sexuels, mais aussi l'utilisation d'actes médicaux, comme les traitements par électrochocs, comme punition, des mesures d'isolement ou des injures.
A ce jour, 1 900 personnes ayant subi des abus ont pris contact avec la commission, et décrivent le traumatisme qu'ils en ont gardé.
Face à ce constat, la Commission invite les autorités néo-zélandaises à se pencher sur les maltraitances commises dans les institutions publiques actuellement, afin d'éviter que l'histoire ne se répète. Elle alerte notamment sur le sort des enfants Maori, qui sont sur-représentés dans ce système.