C’est un drame qui pose à nouveau la question de la politique migratoire européenne. Un bateau transportant plusieurs centaines d’exilés s’est échoué au large du Péloponnèse dans la nuit de mardi à mercredi. Selon un bilan provisoire, 78 corps ont été repêchés. Des centaines sont portés disparus.
Le navire partait de Libye, où des milliers de réfugiés sont retenus dans des conditions inhumaines. Les personnes qui décident de prendre la mer le font car elles n'ont pas d'autre choix pour fuir l'enfer libyen. Les passeurs le savent.
Ils ont donc entassé entre 500 et 700 personnes (on ne connait pas le chiffre exact) des femmes, des hommes, des enfants sur un bateau de 20 / 25 mètres.
Le bateau est parti lundi en direction du littoral européen. Il est repéré par un avion de Frontex mardi après-midi. Quelques heures plus tard, en pleine nuit, il coule à 87 kilomètres de côtes grecques, en seulement 15 minutes.
Alors, en fait le bateau est repéré par un avion de Frontex. Il ne peut donc pas intervenir directement. L'agence européenne assure avoir prévenu les garde-côtes italiens et grecs. L'agence dit aussi que les personnes à bord ont refusé de l'aide. Ce qui n'est pas impossible. Car ce que redoutent le plus les réfugiés, c'est d'être interceptés par les garde-côtes lybiens et être renvoyés en Libye.
C’est là toute l’absurdité de la situation. L'Europe se barricade, ferme ses frontières et ce sont donc des ONG, sur des fonds privés, qui organisent les secours. Il y a par exemple SOS méditerranée, Sea Watch, Medecins sans frontières. Open Arms. Autant d'associations, de secouristes bénévoles qui patrouillent en Méditerranée pour venir en aide aux bateaux en détresse.
Mais leurs moyens sont dérisoires, essentiels mais dérisoires, vu l'ampleur de la situation et le nombre de traversées. Résultat, le nombre de drames ne fait qu'augmenter : 27.000 morts depuis 2015, 1.000 depuis le début de l'année. C'est colossal.
Et surtout, les États, et notamment l'Italie, entravent de plus en plus le travail des associations, les empêchant de débarquer dans des ports sûrs ou en immobilisant les navires de sauvetage pendant plusieurs semaines.
L’Union européenne ne dispose plus de flotte dédiée au secours de ces embarcations. Il y a eu la mission Mare Nostrum en 2013-2014. 150.000 personnes sauvées en 1 an, 350 passeurs arrêtés. Donc une mission qui a fait ses preuves. Mais qui coutait 9 millions d'euros par mois. Les pays européens ne sont pas tombés d'accord pour pérenniser son financement et l'opération a été arrêtée.
C'est pourquoi aujourd'hui, les opérations de secours sont dispatchées entre plusieurs acteurs : des États, des associations, des navires marchands appelés à l'aide.
L’Italie et d'autres pays accusent les ONG de faire le jeu des passeurs et d'encourager les traversées. C'est un mythe. Aucune étude ne vient étayer ce propos. C'est plutôt la météo qui joue sur les passages. Pas le sauvetage par les organisations humanitaires.
Et puis les ONG le constatent depuis toutes ces années. les gens prennent la mer car elles n'ont pas le choix. Elles fuient des persécutions, des guerres, la misère. Rien ne les arrête. Pas même les traversées périlleuses de la Méditerranée.
C'est un drame européen et la solution doit être collective. C'est ce que demandent les ONG : des moyens pour les sauvetages et une répartition de la charge entre tous les Etats européens. En résumé, ne pas laisser l’Italie et la Grèce seules face à cet afflux de personnes et face à ces drames humains, qui ne feront que se répéter.
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