À quoi ressemble la prison ultra-sécurisée de Vendin-le-Vieil qui va accueillir les 100 plus gros narcotrafiquants français ?

Les premiers des cent plus gros narcotrafiquants français sont attendus cette semaine au sein de la prison de Vendin-le-Vieil près de Lens. Conçue pour accueillir certains des plus dangereux narcotrafiquants, dont le multirécidiviste Mohamed Amra et des chefs de gangs marseillais, cette forteresse moderne a été réaménagée pour offrir un niveau de sécurité sans précédent.

Une entrée du centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil.

Crédit : Franck Antson / RTL

Immersion dans la nouvelle prison haute sécurité de Vendin-le-Vieil

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Cette semaine, les premiers détenus, parmi les 100 plus gros narcotrafiquants, sont attendus à la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil. Parmi eux : le multirécidiviste Mohamed Amra et d'autres chefs de gangs marseillais. Le centre pénitentiaire a été réaménagé pour l'occasion, avec une sécurisation encore plus renforcée.

Le centre pénitentiaire, ouvert en 2014 et situé à distance des premières habitations, se compose de trois quartiers étanches, entourés de miradors et de gros murs d'enceinte. Des détecteurs de métaux à ondes millimétriques sont installés, et l'accès se fait par plusieurs portes. Les couloirs sont aux couleurs vives, verts et jaunes.

Chaque unité de vie, comme on les appelle ici, comprend des cellules plutôt sommaires, avec des grilles ajoutées aux barreaux. "Ce sont des cellules de 12 mètres carrés avec toilettes et douches", explique le directeur Marc Ginguené.

Un autre dispositif généralisé pour sécuriser le personnel est l'utilisation de passe-menottes. Les détenus pourront sortir en promenade, mais en groupes très restreints, dans des cours aux murs de béton protégés par des filets anti-hélicoptères.

Couper toute communication avec l'extérieur

Le régime carcéral est strict, dénoncé par plusieurs associations, mais assumé par les autorités, avec notamment des parloirs sans contact physique. Selon la directrice interrégionale de l’administration pénitentiaire, Sophie Bleuet : "Les détenus entreront d'un côté, les familles de l'autre, entre elles deux : un hygiaphone. Le but : c'est empêcher la poursuite de leurs actes criminels ".

Après chaque contact avec l’extérieur, les détenus seront soumis à une fouille à corps. Pour limiter au maximum les extractions et donc les risques d’évasion, des salles de visio ont été ajoutées. "On peut réaliser une visioconférence sur le territoire, le principe n'est plus l'extraction physique du détenu pour éviter de mettre en danger les agents pénitentiaires", indique le porte-parole du ministère de la Justice, Cédric Logelin.

Les communications téléphoniques, limitées à deux fois deux heures par semaine et sur écoute, inquiètent certaines familles de prisonniers.

Un personnel rassuré

Les moyens alloués ont été à la hauteur en termes humains et matériels. Une dernière fouille générale a été organisée ce week-end pour parer à toute éventualité, glisse un surveillant, au cas où un ouvrier aurait malencontreusement oublié un outil ou laissé des objets.

Les personnels ont reçu des renforts, environ 250 surveillants pour une centaine de détenus, ce qui rassure David Lacroix, délégué FO Justice : "Tout n'avait pas été prévue, mais on nous a donné les moyens. Ce que nous avons réclamé a été accordé, nous serons 3 pour 20 détenus par étage".

Les agents ont également reçu des formations spécifiques face aux risques corruptifs. Une soixantaine de détenus est attendue dans les prochaines semaines à Vendin-le-Vieil, avant les derniers transferts en septembre en provenance des Antilles.

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