L'Agence de santé de l'Union africaine a déclaré mardi 13 août une "urgence de santé publique", son plus haut niveau d'alerte, face à l'épidémie croissante de mpox sur le continent, lançant un "appel clair à l'action" pour enrayer sa propagation.
Selon l'agence de santé, Africa CDC, le taux de létalité du virus est supérieur à 3% et les enfants de moins de 15 ans sont les plus touchés, représentant au moins 60% des cas. Mpox est une maladie virale qui se propage de l'animal à l'homme mais qui se transmet aussi par contact physique étroit avec une personne infectée par le virus.
Un total de 38.465 cas de cette maladie, anciennement connue sous le nom de variole du singe, ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, pour 1.456 décès, avec notamment une augmentation de 160% des cas en 2024 comparé à l'année précédente, selon des données publiées la semaine dernière par l'Africa CDC.
"Le mpox a désormais traversé les frontières, touchant des milliers de personnes à travers notre continent (...) J'annonce, le cœur lourd mais avec un engagement indéfectible envers notre peuple, envers nos citoyens africains, que nous déclarons le mpox comme une urgence de santé publique" continentale, a affirmé le président de l'Africa CDC, Jean Kaseya, lors d'une conférence de presse.
"Cette déclaration n'est pas une simple formalité, c'est un appel clair à l'action. C'est une reconnaissance du fait que nous ne pouvons plus nous permettre d'être réactifs. Nous devons être proactifs et agressifs dans nos efforts pour contenir et éliminer ce fléau", a-t-il ajouté.
Cette annonce, qui va notamment permettre de débloquer des fonds pour l'accès à des vaccins et d'avoir une réponse continentale, intervient à la veille de la réunion du comité d'urgence de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour évaluer s'il faut décréter le plus haut degré d'alerte sanitaire au niveau international face à cette maladie.
Pour Boghuma Titanji, professeur adjoint de médecine au Département de médecine de l'Université Emory aux États-Unis, l'annonce d'Africa CDC est "une étape cruciale" pour améliorer la coordination au sein des pays africains et les encourager à débloquer des fonds pour combattre l'épidémie.
"La dépendance excessive à l'égard de l'aide extérieure a souligné une faille majeure dans les efforts de réponse actuels", a relevé cet expert originaire du Cameroun, dans un communiqué.
L'Afrique fait face à la propagation d'une nouvelle souche du virus, détectée en République démocratique du Congo (RDC) en septembre 2023 et baptisée "Clade Ib", plus mortelle et plus transmissible que les précédentes.
Des cas ont été recensés dans diverses zones du continent (Maroc, Egypte, Soudan, Côte d'Ivoire, Liberia, Nigeria, RDC, Rwanda, Kenya, Mozambique, Afrique du Sud...). Les États-Unis ont indiqué mardi être "en étroite coordination" avec la RDC, d'autres pays affectés et des organismes de santé.
Le mpox a été découvert pour la première fois chez des humains en 1970 dans l'actuelle RDC (ex-Zaïre). Cette nouvelle souche fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
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