Je voulais écrire un texte léger pour célébrer ce vrai déconfinement, mais cette semaine j’ai vu les images de l’agonie de George Floyd, j’ai vu la colère, l’injustice, les larmes et les cris et je me suis ravisée.
George Floyd était un Afro-Américain de 46 ans qui est mort il y a une semaine, étouffé sous les genoux d’un policier blanc, Dereck Chauvin. Il n’est pas question de comparer ce qui se passe aux États-Unis à ce qui se passe en France, mais il s’agirait quand même de se poser les bonnes questions.
Je me suis intéressée au rapport d’enquête du Défenseur des droits, Jacques Toubon, en ce qui concerne la relation police/population. Dans les cinq dernières années, 17,5% des hommes perçus comme blancs déclarent avoir été contrôlés par la police contre 53% des hommes perçus comme noirs. Par ailleurs, parmi les personnes contrôlées plus de cinq fois dans les cinq dernières années, 40,3% disent avoir été tutoyées et 41,7% avoir été brutalisées ou insultées.
La délinquance n’a donc pas de couleur
Andréa Bescond
Michel Huyette, magistrat, aujourd’hui conseiller à la Cour d’appel de Toulouse, déclare : "Les violeurs qui comparaissent en cour d'assises, les hommes qui battent leurs épouses, les conducteurs qui boivent délibérément puis qui tuent au volant, les auteurs de fraudes fiscales, les chefs d'entreprises qui détournent l'argent de la société ou trichent lors de marchés publics pour arranger membres de la famille ou amis, ou qui pratiquent une discrimination ethnique à l'embauche, ou qui bafouent les règles de sécurité au travail et sont responsables d'accidents parfois mortels, qui emploient de la main d'oeuvre étrangère en situation irrégulière pour la maintenir en état de précarité, ne sont pas spécialement noirs ou arabes, bien au contraire".
La délinquance n’a donc pas de couleur et les forces de l’ordre doivent revoir leur fonctionnement. Ça me fait penser à Adama Traoré, mort en juillet 2016 à la gendarmerie de
Persan après son interpellation. Les trois gendarmes admettront qu’Adama avait "pris le poids de leurs trois corps réunis" après une longue course poursuite.
L’homme a déclaré ne plus pouvoir respirer et a perdu connaissance avant de mourir. Il y a eu expertise, contre-expertise. Laissons faire la justice. En revanche, il apparaît clair que la technique du plaquage ventral utilisée par la police doit être interdite désormais.
Ce n’est pas une guerre entre les jeunes et la police, ni entre les blancs et les noirs
Andréa Bescond
Alors, globalement, il n’est pas question de condamner l’intégralité des forces de l’ordre, dont la plupart des membres se sont engagés dans un but de cohésion sociale, ni de les accuser de racisme systématiquement lorsqu’il y a une tragédie. Mais c’est un débat public et politique qui concerne toute la société et tout un système. C’est le regard que nous portons les uns sur les autres, le respect, la considération, l’éducation, l’instruction aussi, faire valoir le poids de l’Histoire et de nos erreurs.
Ce n’est pas une guerre aujourd’hui entre les jeunes et la police, ni entre les blancs et les noirs. C’est une guerre contre le racisme dans laquelle nous devons tous nous engager. Changeons nos regards, ne plaçons pas la couleur de peau comme un signe distinctif de l’être humain qui définirait une éventuelle dangerosité pour la société.
Remettons-nous en question, à l’image de ces policiers américains qui ont posé un genou à terre pour dénoncer les violences policières, en hommage à George Floyd. Car comme disait Guy Bedos : "Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit".
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