Une journée d'audience lundi à Minneapolis, lors du procès de la mort de George Floyd qui est entré dans la deuxième semaine des débats. Une semaine où l'enjeu est de montrer si l'ancien policier Derek Chauvin a suivi les règles. Et clairement non, selon un témoignage qui était très attendu, celui de l’ancien chef de Derek Chauvin, Medaria Arradondo.
Medaria Arradondo, 54 ans, est le premier policier noir à diriger les forces de l’ordre de Minneapolis. Tout de suite après les faits, il avait critiqué l’intervention de Derek Chauvin et de ses collègues. Tous ceux qui suivent le procès se demandaient comment un an après, avec du recul, il allait définir ce qu’il a vu sur les vidéos pendant neuf minutes et demie.
Très calme, la voix posée, un débit lent mais pas hésitant.. Médaria Arradondo, en uniforme, a été clair : il a estimé que sur les premières secondes, l’usage de la force pouvait éventuellement se justifier. Mais une fois que George Floyd avait cessé de résister et surtout une fois qu’il avait visiblement perdu connaissance, qui plus est alors qu’il était menotté les mains dans le dos... Il aurait fallu que cela cesse. Une charge règlementaire et morale puisqu’il a ajouté que Derek chauvin avait bafoué les règles et les valeurs de la police.
On s’attendait, dans les grandes lignes, à ces propos puisqu’il avait très rapidement licencié Derek Chauvin, après la mort de George Floyd. Une arrestation qu’il avait d’ailleurs qualifiée de meurtre mais il n’a pas repris ce qualificatif devant la cour.
Ce témoignage est capital pour deux raisons : c’est très rare lors de ce genre de procès qu’un policier soit lâché par sa hiérarchie. Et en plus, il a été précis : il a indiqué que Derek Chauvin aurait dû réévaluer l’état de santé de George Floyd et souligné que l’usage de la force, de la violence légitime par la police, doit être graduée. C’est-à-dire réservé au crime. Et utiliser un billet contrefait n’entre pas dans cette catégorie.
Ce témoignage est essentiel en raison de ce que représente Medaria Arradondo. Les jurés sont des citoyens de Minneapolis et pour eux, il symbolise l’autorité. Ça va compter, mais rappelons-le : pour que Derek Chauvin soit condamné il faut qu’il y ait unanimité. En d'autres termes, il faut que les 12 jurés soient d’accord.
Le procès s'accélère car il y a eu deux autres témoignages très importants. À commencer par Katy Blackwell, l’ancienne responsable de l’académie de police de Minneapolis. On lui a demandé de commenter une photo de Derek Chauvin, à genoux sur le cou de George Floyd. Voici son commentaire : "Je ne sais pas quel genre de position il a improvisé, mais ce n’est pas quelque chose que nous enseignons". Un témoignage qui met à mal la défense de Derek chauvin, dont l'un des axes est de dire qu’il a suivi les règles et ce qu’on lui a appris.
Autre argumentaire de la défense du policier : George Floyd serait mort d’une overdose, après l’absorption d’un puissant opiacé. Le médecin urgentiste qui a constaté sa mort a estimé que l’asphyxie était la clause la plus probable de sa mort. Un aspect qui sera à nouveau étudié ce mardi. En tout cas, hier fut une mauvaise journée pour l’avocat de Derek Chauvin qui a vu sa stratégie bouleversée. Mais le procès est loin d’être terminé : il se tient jusqu’à la fin du mois.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte