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Viktor Orban le 23 octobre 2025
Crédit : Diego Ravier / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Dans les rues de Budapest, des dizaines de milliers de Hongrois se sont rassemblés pour participer à deux manifestations concurrentes, jeudi 23 octobre, jour anniversaire de la révolution de 1956. L'une a été organisée par le gouvernement de Viktor Orban, l'autre par son rival aux prochaines élections législatives, Péter Magyar.
Tandis que Viktor Orban fustigeait l'Union européenne qu'il accuse "d'entrer en guerre" avec la Russie, son opposant a choisi de rendre hommage aux victimes de la Révolution et a exhorté les Hongrois à choisir eux-mêmes leur avenir. À six mois des législatives, tous les sondages indiquent que le choix de la majorité se porterait sur Péter Magyar.
À 44 ans, cet avocat de formation et député européen "antisystème", "ni à gauche, ni à droite" ambitionne de devenir Premier ministre pour lutter contre la corruption et d'investir dans l'éducation et la santé. Il propose notamment de doubler les allocations familiales, revaloriser les petites retraites, mais également de limiter les mandats politiques et garantir l'indépendance des médias.
Décrit comme "pro-européen", il assure demeurer critique lorsque c'est nécessaire. Comme Viktor Orban, il s'oppose à l'envoi d'armes, mais soutient le droit de l'Ukraine à se défendre. Une position prudente qui lui permet de convaincre l'électorat de son rival.
Après 15 ans au pouvoir, le soutien à Viktor Orban s'étiole. Selon une enquête publiée par l'Institut Publicus, menée entre le 3 et le 10 octobre, le parti de Péter Magyar, Tisza, bénéficie d'une avance de sept points dans les intentions de vote, avec 33% contre 26% pour le Fidesz.
Le Premier ministre hongrois mise sur le prochain sommet pour la paix en Ukraine, bien que reporté, prévu à Budapest, pour renforcer son influence diplomatique aux côtés de ses deux principaux alliés internationaux, Donald Trump et Vladimir Poutine. Profitant des craintes d'une guerre avec Moscou, Orban cherche à se présenter comme le seul garant de la paix en Europe.
Après 15 ans au pouvoir, ses promesses semblent pourtant s'essouffler. La baisse de la natalité, exacerbée par un contexte économique qui pousse la jeunesse hongroise à quitter le pays, devient un problème majeur en Hongrie.
Orban fait face aux conséquences de ses années de politique avec des prix qui ont augmenté de 50% en 2020 et une économie hongroise à l'arrêt. Ces éléments contribuent à un changement de camp parmi les électeurs qui semble se confirmer au fur et à mesure des semaines. Mais la tendance pourrait encore s'inverser, puisque les élections ne se tiendront que dans six mois.
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